mercredi 19 septembre 2007

Adelante Maestro!!

Us et coutumes amoureuses un peu plus au sud de l'autre côté de l'Atlentique:

Après quelques quiprocos un peu honteux, je me propose de vous expliquer un peu les relations hommes/femmes en Argentine au cas où l'un de vous conterais aller faire un tour en Argentine et plus si affinités (hein Doudou... ;=) ).
Pour ce genre de problématique (il ne faut surtout pas sous-estimer le sujet même si il semble léger) il faut bien réfléchir aux mots employés en société. C'est là que tout réside, parce qu'une fois seul à seul, faut pas se leurrer, c'est comme partout.
Etant une fille, je vais vous exposer ce thème de mon point de vu, les garçon n'auront en général qu'a intervertir O et A à la fin des mots.

Commençons par le commenement : le premier contact. Là rien de plus simple les argentins ne brillent pas par leur originalité, avec moi c'est toujours "quels beaux yeux!" Muchas gracias suffit à écarter le chalan, si tu dis rien et que tu rougie, t'es foutue. Le pibe (gars) se lance dans la discution.
La suite n'est pas plus originale, il t'invite à boire un coup. Mais une fois entré dans le bar, là s'arrête l'universalité et là commence la tradition ou le machisme argentin, comme vous voulez. Une fille ça boit pas de bière (les étrangères ont droit à une dérogation, pour un verre), à la rigeur, un verre de vin rouge. Par contre c'est forcément le gars qui paie, si vous ne mettez pas la main à la poche les garçons vous êtes foutus, la fille croira qu'elle ne vous plait pas. Les filles pas la peine de vous perdre en discution, un argentin c'est très tétu quand il s'agit de virilité. Ca crée d'ailleurs des situation cocasses (pour moi), comme un gars qui paie un verre qu'à une seule fille de la bande sans qu'il passe pour un goujat. Evidamment, c'est la seule qui lui plait! Bon évidamment, quand en fin de soirée il est fauché quand il s'agit de prendre un taxi pour rentrer, c'est à vous d'assurer. Mais vous pouvez êtres sures qu'il plantera sont regard dans le votre en disant d'un air décidé "que sea la ultima vez!" (que ce soit la dernière fois), ben voyons....
Ensuite, si vous passez le cap de la première nuit et des trois suivantes, faut pas s'emballer trop vite. Quand on vous demande qui est ce type, faut dire "c'est mon ami" mais pas comme ça en passant, faut sourire et rougir un peu, sinon on pense que c'est juste votre pote et le gars se vexe.
Un peu plus tard seulemnt vous serez autorisez à dire "andamos" (on marche ensemble, mon préféré) ou moins exotique "nos vemos" (on se voit), "salimos" (on sort ensemble)...
Pas question de dire c'est mon novio (équivalent plus ou moins de petit copain). Quand on m'a demandé combien j'avais eu de novio avant et que j'ai répodu 5, le gars c'est étouffé et m'a dit que j'étais quand même un peu jeune. En effet, après recherches, je n'ai eu en réalité aucun novio, parce que pour cela, faut se mettre d'accord! En gros au bout de qq mois tu t'installes à une table (par exemple) avec celui avec qui tu marches et tu décides si c'est le moment opportun pour vous déclarer officiellement novios à la face du monde. C'est un passage très important pour les argentins même si dans les faits j'ai pas bien saisi ce que ça change, à part que c'est à partir de ce moment là que tu peux le présenter à tes parents et encore c'est pas obligé. La fidélité n'est pas non plus requise obligatoirement. Bon, en gros ça veux dire que c'est vraiment sérieux. Chaque couple négocie donc pour savoir ce que ça veut dire pour eux. Comme je l'ai déjà dit c'est un stade important, les gars qui te draguent te demande toujours si t'as un novio, si vous en êtes au stade d'avant, ça veux dire que y a toujours moyen de moyenner avec vous.
Tu peux pas non plus dire mi enamorado, mon amoureux, pour ça faut s'être dit "te amo", plus fort que "vos me gusta" (tu me plais) adéquat uniquement avant la première nuit. Plus fort aussi que "te quiero" (je te veux), la phase avant te amo.
Une fois passé les stades enmorados et novios qui peuvent durer des années, si vous décidez de vous intaller ensemble dans una casa portena, merci de vous en tenir à "convivimos" (on cohabite). Vous ne serez una pajera (un couple) que bien plus tard (et moi qui croyait que ce mot ne désignait qu'un homme et une femme y listo, je me fourais le doigt dans l'oeuil jusqu'a l'os et j'ai fait raté une fille à mon coloc'). La pareja, c'est du lourd, vous semblez pas loin du mariage et des enfants, en tout cas vous y pensez. Mais gare! le chemin est encore long.
Vienent ensuite les stades très officiels: quand vous vous déclarez "comprometida" (compromise, un mot bien choisi selon moi), c'est que vous êtes pas loin du tout du mariage, le gars à fait sa demande et tout et tout, c'est sûr ça va se faire...mais pas tout de suite. Ensuite viennent les fiancailles officielles vous êtes "prometida".
Enfin, c'est presque une salvation, une fois passé dans maire et curé (ça c'est une obligation si vous voulez avoir le droit de dormir dans le même lit quand vous allez au mieux chez la grand mère du monsieur), vous aurez le droit de dire mi esposo, mi marido, mi mujer.

Voilà, j'éspère que ce petit cours de vocabulaire vous aidera car ici, je le répète le choix des mots est très important. C'est pas un choix personnel du moment, comme on le sent. J'ai du demander à une amie portena de m'expliquer tout ça parce que j'en avait marre de me retrouver dans des situation parfois un peu difficiles et génantes.

Ah par contre pas de soucis, la ou el amante ça reste exactement la même chose et c'est ça qui est bon!

L'Argentine et moi...

La plus part d'entre vous ont déjà reçu ce texte sous forme de mail, mais je le post ici aussi histoire de toucher un large public et de donner de mes nouvelles à tous ceux que ça interresse.
Je l'agrémente pour la peine de photo du fronton de l'entreprise ou je travaille histoire que vous sachiez à quelle porte je toque un matin sur deux. ^

Bon, voila, desolee pour le retard, mais je m'y met.
Installez vous bien, prennez votre temps, je m'apprete a vous raconter du mieux que je peux 2 mois de decouvertes intenses!
Par où commencer?? Ceux qui sont déjà allés sur ce blog ont déjà eu droit a un compte rendu des activités actuelles du BAUEN et de son histoire. Pour info, ils ont gagné un an de répis et sont en discution pour racheter l'hôtel. Bon, depuis presque un mois déjà, je vis dans une petite maison du quartier de Caballito (petit cheval) au centre de la ville. Un quartier tranquille et très pratique pour ce qui est des transports. J'ai la chance (ou le luxe) de ne faire en général qu' 1 heure de transport en commun par jour pour aller au centre de documentation où je travaille ou à l'université quand la pluspart des argentins y passe au minimum 3 heures par jour. C'est d'ailleurs un sujet de conversation et de débat récurent dans les diners. Je vis avec 2 colombiens, un espagnol, une suisse, une équatorienne et une allemande qui vient d'arriver. C'est tranquille, on s'entend bien, on sort parfois ensemble boire des coups et on mange ensemble régulièrement (grace à une initiative de Fabi (suisse) et de moi). Dès qu'il fera beau on pourra profiter un peu plus du patio qui, à mesure que le printemps arrive ressemble de plus en plus à une forêt vierge. On a prévu de faire una parilla (grillade) dès qu'il fera un peu plus chaud. C'est qqch de très important ici, dès qu'il y a une fête de prévu durant la journée, c'est une parilla. La viande est un des ingrédients de base de tous plat qui se respecte. J'ai mangé plus de viande ici en 2 mois, qu'au cours de toute ma vie en France. D'autant plus que c'est pas cher (3 euros un poulet entier sans les cuisses, et encore ça a augmenté depuis deux ans). La viande la plus typique c'est l'asado (les côtes, j'ai encore jamais réussi à en manger la moitié quand j'en ai commandé au resto tellement c'est grand). Sinon autre coutume que je trouve géniale, c'est le maté. Tu met la yerba (herbe) dans un maté (verre fait exprès), tu rajoute un peu d'eau chaude, du sucre si t'as envie et tu bois le tout au moyen d'une bonbilla (paille en fer fait exprès). Ca réchauffe, ca désaltère, ca réveille, ca coupe la faim et ça te permet de te faire des potes parce que le maté ça se partage. Les argentins en boivent partout et tout le temps, à la maison, au travail, dans la rue, lors des manifs, réunions, concerts...
Les argentins sont très sociable, ouverts, cultivés et curieux. Ils ont suivit de près l'élection présidentielle française. L'un d'entre eux m'a dit à propos de la victoire de Sarko 'au niveau économique, bienvenue en Amérique latine!' Ca m'a un peu refroidie, ici toute l'économie est tournées vers l'économie financière et spéculative. L'industrialisation du pays est faible, les ressources du sol appatiennent quasi en intégralité à des entreprises étrangères, 70 enfants meurent de faim par jour dans un pays qui produit à manger pour 400 milions de personnes, sachant que les argentins ne sont que 30 milions, et où 60% des terres ne sont pas cultivées, et où tous les soirs je croise nombre de cartonneros qui fouillent les poubelles à la recherche de tous type de mantières recyclable qu'il pourront revendre pour 3 fois rien.Coté politique, les élections présidentielles sont dans un mois et demi et personne n'en parle parce que tout le monde sanit que c'est Kristina K, actuelle épouse du président qui sera élue. Personnellement, je l'étiquetterai centre-gauche-droite, tout dépend d'à qui elle s'adresse et de quoi elle parle. A côté de ça, les argentins sont férus de politique, le Che et les mères de la place de Mai (qui luttent pour que soit reconnu des crimes de la dictature) sont des icones nationales. Il m'arrive souvent de devoir choisir entre aller un débat sur le socialisme cubain et une projection sur les conséquences du 11 septembre au Chili par exemple. Et le général les salles sont pleines.
En ce qui concerne mon stage, je manque pas de boulot. Pour ceux qui aurait ratés une partie, je bosse dans un centre de doc sur les entreprises autogérées. Il se situe dans les anciens bureaux du dueno (parton) de l'imprimerie Chilavert cooperativa de trabajadores. C'est pas grand mais on a quasi l'ensemble de ce qui a été produit sur et par les entreprises autogérées. On reçoit les étrangers-curieux et les étudiants-chercheurs, on organise la doc, on file un coup de main pour les taches administratives de chilavert. Les ouvriers sont très simpas. Tous les midis, on mange avec eux la comida, préparé par une cantine populaire du quartier (si c'est pas beaux l'autogestion!). Au fait, 'on' c'est environ une quinzaine d'étidiants actifs, le plus souvents des filles. On est trois étrangères (Canada et Italie pour les deux autres). Je suis aussi en train de traduire en français un film de l'université sur le thème (enfin je m'y mettrai quand le lecteur CD de mon ordi voudra bien marcher) et le site du BAUEN. Pour compléter, je suis des cours d'éco à l'Université de Buenos Aires. J'ai d'ailleurs eu la chance de tomber sur un prof de structure économique Argentine totalement marxiste. C'est marrant, quand il c'est lancé dans son analyse de l'économie, personne n'a bronché, y avait que moi qui ouverait des yeux ronds comme des billes. Quand il est venu me demandé à la fin de cours si j'avais tout compris, je lui ai dit que s'il avait fait ça en france dans une fac d'éco les élèves lui auraient jété des caillous ou auraient quitté la classe dans le milleur des cas, mais que ça m'avait passionné! Pour couronner le tout je prend des cours de photos pour le fun, autant dire que je chaume pas.
Voilà plus ou moins à quoi ressemble ma vie à Buenos Aires. Mais je n'ai pas encore vu l'interieur du pays qui parrait-t-il est très différents et varié. Une excursion à Piguey est prévue mais on attend que les gars de l'entreprise que je doit y visiter viennent nous chercher avec une voiture, car Piguey, ça à beau être considéré comme la banlieu de Bs As, c'est quand même à 10 heures de route du centre! Il parait que c'est très joli.
Je ne suis pas encore non plus aller voir un match de foot, chose essentielle pour comprendre la culture argentine. Comme m'a dit un ami 'ici, tu peux changer de parti politique, de femme mais pas d'équipe de foot'. On m'a souvent demandé quelle équipe je supportais, au début je répondais 'bein, aucune' mais comme en général ça contrariais un peu mes interlocuteurs, je me suis mise à répondre 'euh, l'équipe de Lille...' mais comme en général ils connaisent pas et ils me posaient plein de question, genre 'ils sont classés combien, quels sont les joueurs...' Mais j'ai enfin trouvé la solution! Je répond maintenant fièrement 'l'équipe de Lyon!' comme ils sont champion de france, les gens ici connaisent plus ou moins et la discution se termine là. OUF! Voilà, félicitations si vous avez tout lu. Vous aurez compris que je suis ravie d'être ici, d'aprendre et de comprendre le pays. Je progresse rapidement en espagnol et maintenant moi aussi je dit 'Che!' et je parle avec l'accent argentin.
Je vous embrasse. Pauline.

samedi 8 septembre 2007

¡Salado!

Quelle journée!
Je vais vous conté ma vie, pas tout bien sur... ça risquerais d'être un peu surfait.
Bref, on m'a à plusieurs reprises demander des nouvelles alors je m'exécute.
Commençon tout d'abord par une fable.

Sauterelle Le Béat partait en voyage pour changer de fond d'écran, dissoudre la fumée opaque qui sort de derrière les charrettes, s'assoir sur le sable chaud, lire de la sociologie américaine jusqu'à se transformer en criquet grillé. Après moult peripeties qui vous seront contées plus tard, il monte dans le bus accompagné de Castor l'Avisée direction les frontières maritimes du pays, côté ouest, au pays des hippies pacifistes. Dans un soucis de confort, du fait de ses interminables jambes, Sauterelle Le Béat dépose son baluchon au dessus de sa tête alors que Castor l'Avisée conserve ses appartenances entre ses jambes afin d'être tranquille et de ne point appâter les filous. Après une 1h45 de conversation sur tout, rien, la notion de nation, le nationalisme, le patriotisme costaricien, et autres frivolités, fatigué de parler et de s'être lever à 5h30 pour rien, le sommeil s'empare de nos deux personnages. C'est le moment idéal, l'idée ne fait qu'un tour dans la tête de Goupil Le Vil. Ces animaux sont repérables, ils ne sont pas d'ici et même s'ils essayent de feinter en parlant la langue des renard l'accent ne trompe pas, les cheveux couleur sable du castor non plus. Ils partent en voyages, ils amènent à coup sur tout un tas de choses chouettes. Au premier arrêt du bus, Goupil Le Vil s'empare du baluchon de Sauterelle Le Béat et sors sans réveiller ni Sauterelle ni Castor ni les autres animaux somnolant du bus.
Au réveil la surprise le désarrois et la rage se mêlent dans l'esprit de Sauterelle Le Béat.

Bon trêve de fables, c'est fatiguant.
En gros, hier grosse journée du début à la fin:
Le matin on se donne rendez vous avec Bat et un de ses "compagneros de piso" à 7h pour prendre un bus. Comble de l'organisation, Bat m'appelle à la maison pour savoir si on est prêts et à l'heure...
On est prêts et à l'heure donc on va dans le rue ( on c'est moi et Théa ) pour prendre un taxi mais aucun ne passe, au bout de 10 minutes on arrive à monté, embouteillages du vendredi matin, on arrive à la gare de bus à 7h02, pas de bus, pas de Bat.
On se renseigne et le bus qu'on voulait prendre ne partait qu'a 6h, pas à 7h, le prochain est à 15h.
On attend, on appelle, rien, impossible de trouver Bat. On appel une autre station de bus on donne la description de bat, aucun étrangers ici, les gens sont tous aussi ticos que la tortilla... Loupé.
Donc on décide que tant qu'on est là on va partir autre part, on achète nos tickets de bus, puis on se dit que peut être Bat et les autres ont pris un autre bus d'une autre station. On se fait rembourser les billets, on va à l'autre station, on prend le bus. En descendant je me rend compte que j'ai plus de sac, Fuck.
On va au fery pour voir si Bat n'y est pas. Personne. On va au commissariat pour déclarer le vol. Ca prend des plombes, la flic comme tout bon flic ne sait pas taper à l'ordi ( qui d'ailleurs à 20 ans, le système d'affichage 32 bit plante 2 fois ).
On fini par sortir de ce commissariat. Déjeuner, Casado, bon et économique. Tant qu'à être ici autant profiter du soleil, on se pose sur la plage pendant une heure, et hop bus du retour. (Oui ça coupe un peu l'envie de voyager le coup du sac)
Et là: LE coup de bol du jour, préparez vous c'est court et intense et ça n'arrive qu'une fois. On monte dans le bus et 3 minutes après il pleut. Ca c'est du timming.
En suite le voyage du retour se passe, 3h30 de trajet au lieu des 2h15 à l'allé.
Arrivé à la maison, au moins j'ai vu Marion qui partait le lendemain, ça c'est le bon côté. Tout mes colocs plein de solidarité m'ont offerts du Rhum et de le Vodka pour faire passer tout ça. Au final plutôt une bonne soirée.

A part cela tout va bien, ma vie ici me plait toujours autant, la maison, la ville, la fac c'est vraiment toujours bien. De plus en plus de rencontre et de découverte.
Pour info mes cours à la U ( l'université ) sont socio de la culture, socio basique, socio des mouvements socios, théorie sociologique des USA. Ca en fait de la socio. Mais j'aime ça. Tout les profs sont intéressants et sympathiques. Je progresse doucement en espagnol, je comprend tout ce que disent les profs. Par contre en tico j'ai encore des progrès à faire, quand les étudiants parlent il me manque pas mal de chose mais ça vient petit à petit.
Que dire de plus? ( ça en fait déjà beaucoup là non? )
Ha si: salado, ça veut dire " pas de bol" en tico.
La sauterelle c'est moi et le castor c'est Théa ( qui c'est faite mordre par le ridicule chien saucisson des voisins la semaine dernière, salado.)

Bises à tous
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Listening to: Peacocks - It's Your Fault
Fatals Picards - Elle est belle la France
Oi Polloi - Rich Scumbag



en voici deux autres: la plage et les pecheurs; et sister rebecca qui prepare la 'paloma sauce' dans l'outil que je decrivais auparavant. Ce soir, j'ai un challenge: preparer des crepes avec les moyens du bord...



bon en voila deja deux: a gauche, les enfants (le peureux c'est le petit la), a droite, Charles, Ben, et moi (l'O-Broni) degustont le Banku et son accompagnement.

vendredi 7 septembre 2007

si Evelyne D savait...

bonjour bonjour,

voila des nouvelles d'accra, au ghana. Je met cet email sur le blog commun des expats de troisieme annee de l'IEP, pour etre sur que personne ne le rate. j'ai bien apprécié les différents récits de ceux d'entre nous qui sont allés dans des pays intéressants, et les temoignages sur le blog commun, ou nous aurons donc surtout remarqué les magnifiques photos du Costa Rica postées par Baptiste (mais surtout les photos)(celles du costa rica spécialement)(la ou baptiste est allé)(je crois pas qu'il soit le seul, mais en tout cas il y est)(c'est d'ailleurs lui qui a posté les photos)(et donc vous pouvez tous voir ces photos, si vous les trouvez, sur le blog http://2semestresunmonde.blogspot.com/). Je propose qu'Edouard créée un blog perso Baptiste2semestres1monde, pour éviter le risque de saturation de photos du costa rica de baptiste.Je suis donc toujours tres heureux de lire vos charmantes nouvelles de chine, macedoine, costa rica, canada, cameroon, argentine,...et je veut donc donner a mon tour un apercu de mon experience africaine...ou plutot ghanéenne, car malgré les nombreuses similitudes, c'est relativement tres different du swaziland . c'est aussi une experience radicalement differente du fait du mode d'hébergement (cette fois je ne suis pas dans un internat d'ecole internationale, ni meme a l'ambassade de france au cameroun, pour le meilleur et pour le pire). Je m'apprete donc a raconter ma vie en long, large et travers, et je suppose que vous etes evidemment tous interessés...

ca fait donc tout juste une semaine et un jour que je quittais mon ex-collocataire Sacha a l'aeroport de paris, tel un enfant arraché a sa mere...pour me retrouver a l'aeroport international d'accra. La manière dont tout s'est déroulé ensuite etait assez inattendue. je resitue: une semaine avant le départ, l'Organisation dans laquelle se déroule mon stage m'a appris que, contrairement à toutes mes attentes, elle ne pouvait pas me fournir d'hébergement. c'est donc fierement muni de l'adresse d'une auberge de jeunesse que je n'avais encore pas reussi a contacter que j'atterris a accra. La, mon flair et ma réputation de débrouillardise méritée (et aussi un peu le fait que nos baggages à tous soient restés derriere nous à Londres) m'amènent à rencontrer deux allemands pour leur proposer de partager un taxi jusqu'à la ville. Mais ils ont déja un plan, car on ne vient pas au ghana les mains dans les poches, et ils me présentent deux Ghanéens chez qui ils passent la nuit: Ben, qui depuis est mon hote, et Charles, rastaman dans l'ame qui les accueillent eux pour la nuit.je me retrouve donc chez ce Ben, qui semble habiter dans un coin plutot perdu et franchement typique, dont je n'ai alors qu'un bref aperçu car il fait nuit noire. Il m'offre son lit tandis qu'il dormira par terre (enfin, parait-il que son lit lui sert juste pour s'allonger pendant la journée). Ma seule couverture sera la couverture British Airways (il faut Toujours prendre la couverture de l'avion!), et le regard aimant du portrait de Jésus...l'Afrique m'ouvrait les bras.

J'ai pu apprécié le lendemain l'environnement ambient dans lequel je vis depuis, et qui m'assure un dépaysement guaranti, et complet. Il s'agit d'une sorte de petite coure ou sont construits 4 petits batiments cotes a cotes ou vivent 4 familles (et assimiliés). les toilettes sont deux petites cabines sur le coté de la coure et consistent en un trou creusé dans le ciment qui s'ouvre sur une fosse, ou s'amassent, et résident, les excretions de tous (l'odeur est immonde, avouons-le). Je prends ma douche avec un demi seau d'eau qu'il faut puiser dans une sorte de tanker au milieu de la coure. La cuisine se fait grace à un objet metallique en forme d'entonnoir carré, dans lequel on allume du charbon de bois, et sur lequel on pose la casserole, et on ventile par le dessous. Ca prends un peu de temps, mais c'est tres efficace. J'ai eu droit deja à presque toutes les spécialités du coin: fufu (patate douce); Banku (tubercules et bananes plantains écrasées en boullie, ils en sont tres friands, moi un peu moins, mais ca va); riz et poissons frits; poulet; bananes plantains et sauces au poisson, piments, tomates, feuilles de je ne sais quoi,...; en géneral c'est pas mauvais, voire bon, tout est relativement tres épicé et se mange le plus souvent avec les doigts. ce que j'ai eu de plus ignoble etait au petit déjeuner: une bouillie de flocons d'avoines trop sucrée ET trop salée, qui m'a donné la nausée pour la journée, ou du 'rice water', riz tres tres tres cuit, avec l'eau du riz... Mon estomac est un peu étrange, mais ne se porte pas trop mal je trouve..Je partage donc ma chambre avec Ben, 31ans, qui dort toujours sur le sol. Sister Rebecca (qu'on appelle comme ca seulement parce qu'elle est un peu plus agée), ou une quelconque autre femme qui me propose de gouter telle ou telle spécialité, me prépare la nourriture. Les femmes sont attachées à la plupart des taches domestiques, et j'ai du me battre pour laver moi meme mon linge (ce qui fut alors une occasion de franche rigolade pour les jeunes filles...- peuh, elles ne sauraient meme pas se servir d'une machine a laver, elles!). Les femmes sont tres sympas et m'apprennent le Ga, la langue locale parlée a Accra. Les enfants sont chouettes aussi, et comme l'a deja fait remarqué quelqu'un, ils ne pleurent que tres rarement. Ah si, le plus petit de la troupe pleurait à chaque fois que je le voyais car il avait peur de moi!...jusqu'a ce qu'on le force à toucher mon étrange peau, et maintenant ca va mieux...l'environnement est aussi clairsemé de nombreuses poules et chèvres. Contrairement a ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas en rase campaigne, mais dans un milieu tres urbain, un peu comme une banlieue d'accra.

C'est donc un environnement tres sympathique, mais aussi avec ses mauvais cotés. Je suis bien loin de m'eclater dans une universités avec tous les etudiants erasmus du coin et d'essayer toutes les boites de nuit de San Jose aux etats-unis (par exemple, hein), et a vrai dire, a part les deux allemands rencontrés a l'aeroport qui sont partis depuis, je n'ai encore rencontré personne de mon age avec qui je pouvais me retrouver et partager quelques memes traits de cultures (d'ou l'avantage de l'école internationale). Le rapport avec les gens ici est tres 'ouestafricain', tres amical, et bien que je me sente tres chanceux d'etre hébergé miraculeusement chez ces locaux j'ai comme l'impression que ca serait arrivé d'une maniere ou d'une autre (les gens ayant voyagé en afrikdelouest me le confirmeront). Cependant, une grosse ambiguité provient du rapport qu'il y a avec l'argent, grosse difference avec le swaziland ou l'afrique du sud. Ici, rendre un service (sauf si il est minime, et encore) justifie un don d'argent, ce qui rend les choses ambigues...quand quelqu'un te rend un service, tu ne sais jamais si c'est par bonne volonté ou simplement parce qu'ils esperent recevoir de l'argent...j'hésite donc entre y voir un coté malsain ou un bon moyen de redistribution des richesses...Un second coté que je n'aime pas du tout dans mon foyer: l'infantilisation. En tant qu'homme blanc, je ne peux rien faire tout seul (c'est pire que chez ma mère - oups!), soit parce que je n'en suis pas capable, soit que je ne devrais pas, j'hésite...infantilisation ou sacralisation: on m'amène une chaise des que je reste dans la cour plus de deux minutes (alors qu'eux sont par terre), on me propose la bouffe, la lessive, d'envoyer un enfant chercher quoique ce soit dont j'ai besoin, j'ai du attendre trois jours avant d'etre autorisé a me ballader seul dans les rues, et ca faisait un moment qu'on ne m'avait pas pris la main pour traverser la route...Ben, mon hote: "oh, ton telephone n'a plus de batterie, tu veux que je te le recharge?"; "tu veux te doucher ce matin, je vais te chercher de l'eau?". etc.. je précise qu'il emploi l'expression "should I?", "devrais-je?"...

Il faut aussi se réhabituer à être blanc dans un pays africain, mais je pense qu'on fait beaucoup plus attention a moi ici qu'au swaziland (car plus de blancs la bas?). Ici, les enfants ne disent pas "Awayou?" (=how are you), mais "O-Broni" (l'homme blanc). Et chaque taxi de la ville (une voiture sur deux ou trois, disons) te klaxonne trois fois en passant a coté de toi...car les blancs ne peuvent pas marcher, c'est bien connu.

Donc, grace à ce milieu presque plus dépaysant que je n'en demandais, j'ai déja assisté à un festival dans ma partie de la ville, pour célébrer les ancetres. Les spectateurs se mettent sur le bord de la route, et les participants arrivent d'un coté ou de l'autre, déguisés en militaire, costumes traditionnels, ou peinture blanche, et souvent les hommes déguisés en femme (beaucoup de strings) et inversement. Ils courent en gros groupe, chacun avec un thème (paix, argent, rasta (tous un joint aux levres),...), tout en chantant. Assez impressionant et tres amusant...Tous les gens que je rencontre se proposent de m'emmener la ou la, et j'ai donc pu visiter une ferme d'autruche ou ils avaient des lapins, des cochons, ou meme des canards, fabuleux! Bien que située en bord de mer, la plage est inexistante a Accra, elle est jonchée de détritus, et on ne s'y baigne pas du aux courants...je regrette Nice...!

Mon stage, je le rappelle, se deroule dans une coalition d'ONG dans le secteur de l'eau. Ca se présente plutot bien et je n'aurais qu'a faire mon planning pour qu'ils m'envoient a travers le pays dans les differentes ONG de la coalition qui m'interessent. Pour l'instant, comme tout bon stagiaire debutant, je ne fais rien. (je lis des rapports ou bien je vous ecris un email par exemple), en attendant les personnes qui doivent me prendre en charge pour l'orientation mais qui sont en voyage. J'ai tout de meme deja fait quelques meetings, un a l'ambassade danoise, ou nous sommes arrivés à la fin, un au Christian Council of Ghana pour organiser une journée de mobilisation pour les 'Millenium Development Goals'...intéressant de voir que parmis les groupes a mobiliser (syndicats, universités, partis politiques..) figuraient aussi les vendeuses du marché, les stations de 'tro-tro' (minibus ou taxibrousse), et les compagnies de telephone mobile (tres tres gros ici). Ce meeting a commencé a 5 personnes seulement pour cause de match de foot de l'equipe junior du ghana contre l'espagne (!). J'oubliais presque: j'ai échappé de peu à devoir dire les prière d'avant et d'apres meeting...

J'ai dit que je n'avais rencontré personne avec qui partager quelques traits culturaux, mais c'est faux, cependant je n'ai pas senti de rapport socio-culturel plus proche du tout. J'avais eu par des amis du swaziland le contact d'un francais ici qui se proposait de me trouver un hébergment et je suis allé chez lui un soir. Cette experience fut d'un contraste edifiant avec le reste, et la surprise que j'y ai eu était a la hauteur de celle en arrivant chez mes hotes. on s'est fait une soirée dans sa luxueuse maison avec deux autres francais. Tous sont sortis d'une ecole de commerce et expatriés par leur boite francaise ou Volontaire International en Entreprise. On a regardés france2 ("ils ont enfin fusionnés Suez et GDF", m'a-t-on appris). On est allé au restaurant de luxe, francais (ca, c'est expat'!, hein cindy?). On a parlés des ghanéens qu'ils méprisent totalement, et de leur expérience au Togo ce weekend, ou ils ne sont pas sortis de l'hotel, mais "au moins la bas c'est francophone, ca bouge un peu plus, le service est bien, ils comprennent ce qu'on leur dit et ils comprennent l'humour"). Bref, soirée horrible...et vas-y pour leur expliquer dans quoi je vivais, moi. Je suis resté tres évasif sur le sujet, et j'ai joué la comédie toute la soirée...

Je ne me sens donc appartenir entièrement à aucun de ces deux mondes. Je met 1h30 en transport en commun + marche pour aller la ou je travaille (a cause des bouchons) et 2h au moins au retour. Je suis donc toujours plus ou moins a la recherche d'un autre logement, mais c'est bien aussi cher ici qu'a Lille car la seule alternative que je trouve pour l'instant est l'auberge de jeunesse...

Voila, vous savez désormais tout sur ma vie au ghana. Et n'oubliez pas: Ben m'a proposé d'inviter tous mes amis a venir ici, alors n'hésitez pas...Je joints quelques photos pour illustrer mes propos sur le blog commun, voici l'adresse pour ceux qui ne l'ont pas: http://2semestresunmonde.blogspot.com/

Bon vent à tous,
vivien

bon en fait je n'arrive pas a mettre ces photos, j'essairai plus tard et vous tiendrai au courant.