jeudi 27 mars 2008

Le prix au kilo...

La grève commence déjà à se faire sentir...plus de viande dans les épiceries de ma cuadra, 11 pesos le kilo de laitue, les oeufs sont passés de 5 à 10 pesos en une journée.

Les caserolazos commencent à se faire entendre un peu partout mais surtout dans les quartiers chics. Moi, je vais pas tarder à aller égorger ma voisine si elle continue à frapper comme une sourde sur sa putain de poelle à frire.La classe moyenne, comme toujours défend les interêts de la classe dominante. Le gouvernement se durci, si ils continuent à bloquer les routes on vienda les en déloger. Les piqueteros (dont je vous parlais un peu plus tôt), qui à grand coup de subvention ont été acheté par le gouvernement se sont affrontés hier au manifestants pro-agriculteurs et anti-gouvernement. La Nacion, le journal de droite, écrivait aujourd'hui que la situation rappellait 2001 et que le gouvernement est sur la scellette. La manipualtion de la mémoire à de beaux jours devant-elle...

Mardi manif en faveur du gouvernement...mon proprio ira (t'imagines Doudou??? Guido dans une manif!), il arrête pas de répéter "fucking pais" a notre coloc allemande qui n'y comprend rien.

Pour illuster: tiré de Pagina12.com.ar
- La campagne est énervée contre le gouvernement.
- Pourquoi? Ils ont déjà un bon prix pour le soja, la viande, le lait...Que veulent-ils de plus?
- Le dessert.

Caserolazo version Palermo

Hier, il fesait beau, mon pote Charly savait plus trop où il en était. Alors j'ai annulé mes cours de français et on est allé faire un tour dans une réserve naturelle près de Bs As pour lui remonter le moral.

Si le film Lluvia (pluie) sort en France, on y voit le ponton où on c'est baladé hier.

Mais comme dit JR, ça n'a rien à voir.

Au retour, à la nuit tombée, bien crevés, notre bus a été bloqué avenida SantaFé par des caserolazo. Késako? Un casolero normalement c'est une manifestation spontannée, de gens qui tappent sur leurs casseroles pour faire entendre à qui passe par là, qu'ils n'ont plus rien à manger. C'est par ce type de manifestations qu'avaient débutés les évènements du 19 et 20 décembre 2001 qui, pour faire court, se solderont par 37 morts, un président qui part de la casa rosada (élysée argentin) en hélico, et la fin de la parité pesos/dollards qui redonnera un peu de soufle économique au pays.

Le pays n'en a pas été pour autant sauvé, un enfant par jour meure toujours de faim en Argentine, 50 % de l'économie est au noir et les villas misere (favelas version argentine) sont toujours debouts et, vu la vétusteté on se demande bien comment. Mais quand même un casolero à Palermo, je pensait pas qu'on en était là. Je m'explique: Palermo c'est le quartier chic et branché de Bs As. Si tu es étudiant étranger, que tu es venu en Argentine parce que c'était pas cher et qu'on y fait bien la fête, c'est ton tié-quar. Tu connais tous les bars et les restos feng-shui et tu sais où t'y procurer de la coke pas chère et moins dégeulasse que le paco que prennent les cartonneros et autres populations pauvres. Si tu es un jeune argentin, fils du peu de bourgeoisie qui existe ici, c'est ton tier-quar aussi. Tu es venu t'y acheté tes dernières nike, tellement chic qu'elles sont au même prix qu'en Europe et tu tutoies le vendeur de chez Swach.

Bref, vous voyez un peu le topo, que vient foutre un casolero dans l'équivalent du boulevard Saint-Germain, le Flore en moins?

Alors j'ai demandé à mon pote Charly, que notre excursion avait un peu requinqué. Comme il est cuisto (d'ailleurs si vous avez des offres d'emplois pour lui en france, je transmettrais), il connaissait son affaire. Il m'a d'abord parlé de Kristina K. sa présidente qui fesait rien comme il faut. Jusque là on était d'accord. Mais le soucis c'est qu'après il m'a expliqué que les producteurs de l'agro-alimentaire argentin était en grève depuis quelques jours, qu'ils n'approvisionnaient plus rien ici (rassure-toi pour leur porte-monnaie, ils continuent à vendre à l'étranger). Ils manifestent ainsi leur mécontentement face aux impôts bien trop lourds (45% de ce qui s'exporte). Alors après tu comprends, faut payer l'essence des machines, les salaires, tout ça... alors ils ralent parce qu'il leur reste plus rien du tout, et ils coupent les routes (vieille technique utilisé par les piqueteros qu'il ne faut surtout pas confondre, eux ils étaient sans boulot et sans nourriture). Comme Charly sait que moi j'aime bien tout ce qui est modiva popular, il m'a proposé de descendre pour voir. Je lui ai répondu le plus calmement que j'ai pu que jamais j'irais exposé ma face dans une manif défendant les interêts des propriétaires terriens argentins (qui pour la pluspart ne sont pas argentins) qui exploitent les populations pauvre du nord du pays et qui appuieront la dictature. Et que franchement quand t'es dans un bizness qui rapporte plus de 75% de bénéfs net, tu peux bien en filer la moitié à la communauté. Et que faut pas déconner, faire un casolero à Palermo Soho (sans mentir c'est comme ça que s'appelle le barrio), c'est du foutage de gueule, parce que l'impact de cette grève évidamment c'est l'augmentation des prix des aliments. A Barracas et dans les autres barrios sud, ça veux dire se serrer la ceinture et manger moins même si déjà avant y avait pas grand chose, à Palermo, ça veut dire augmenation du prix du suchis et de la salade zéro% de matière grasse.
Je sais pas si c'était la fatigue, mais il a parut plutôt d'accord, en tout cas il a rien répondu.

Mais bon rassurez vous, je ne déserte pas les rues pour autant, il y a deux jours j'ai passé toute l'aprèm plaza de Mayo, mais ça c'est une autre histoire, bien plus interressante que je vous raconterai dès que mes photos auront été développées.

samedi 8 mars 2008

Yaoundé ne respirait plus

Que se passe-t-il donc au Cameroun en ce moment? Pour le savoir c'est:
ICI

jeudi 6 mars 2008

Back In Bizness'

Hola todos

Me revoila au Costa Rica depuis 10 jours, et me revoila installer, j'ai repris la U cette semaine et là je suis en weekend ( je me suis débrouillé pour n'avoir classe que le lundi mardi et mercredi... :D ) mais j'ai quand même 5 cours par semaine, ce qui est pas mal de travail... Encore plein de sociologie, des genres, de la religion, socio environnementale, intro à l'anthropologie ( quoi j'ai déja fait ça en france? oui et alors? 5 cours c'est beaucoup alors si je peux esquiver... le personnel de l'iep ne lit pas le blog non?) et un cour de philo intitulé "art et politique des années 60" qui s'avère être en fait un cour sur les contre-cultures du monde entier, depuis les années 60 ( et même avant ) jusqu'à nos jours, je vais me régaler !

Je suis donc installer dans une maison super chouette, avec jardin, ce qui est rare à San José, et avec plein de colocs sympathiques. La maison est divisé en 3 appartements, nous on loue un appart pour 3 avec un amie allemand et une fille française qui reste un moi et qui va être remplacée par une québécoise après, à côté de nous vivent une allemande et un tico et au dessus deux américains. Encore un truc très varié mais cette fois pas de missionaires en vue, plutot des hippies et des punk. La maison à servie de QG du parti communiste costaricien avant que celui-ci soit interdit puis à été reconverti en jardin d'enfant et maintenant en maison avec plein d'étudiants dedans.
Ha tient, au fait : j'écris tout ce message installer dans mon hamac pendant que les écureuils et les oiseaux se disputent les citrons du jardin... :p

Voila pour les nouvelles donc, pour résumé, tout va très bien, c'est l'été, j'ai des weekend de 4 jours toutes les semaines, je vais voyager beaucoup et aussi suivre des cours très intéressants.

Sinon pour reprendre les bonnes habitudes dans les 3 jours où nous sommes arrivé au Costa Rica avec Fabian mon coloc allemand nous sommes allé à une manif pour le droit des indigènes, la reconnaissance de leur terres et contre la privatisation du vivant et des semences qui fait qu'ils n'ont plus le droit de cultiver ni de vendre des semences non brevetée alors qu'ils le font depuis des temps ancestraux...

Propriété privée et les moutons seront bien gardés.

Le plus étonnant dans cette manifestation c'est que le peuple indigène se baladait plus avec des drapeaux du Costa Rica
qu'avec des signes de leur propre culture et que l'hymne du Costa Rica a raisonnée au moins 5 fois en une heure et qu'a chaque fois tous se sont mis à chanter avec la main sur le coeur. On s'est même fait engueuler parce qu'on parlait pendant qu'ils chantaient....
De là nait une incompréhension de ma part, comment un peuple qui par la nature de sa lutte s'oppose à un Etat que ne le reconnait pas en tant que peuple peut avoir intégré autant que cela l'esprit et l'identité nationale. Je ne sais pas d'où vient cette culture de la nation si fortement implanté, si c'est de l'éducation ça ne m'étonnerais pas que sarokozy jette un oeuil par ici pour copier leurs programmes scolaires. Si c'est d'autre part j'aimerais savoir d'où.
C'est une réflexion que je m'étais déja faite pendant les luttes contre le TLC où tout le mouvement d'opposition au traité c'était construit sur l'image national avec des slogans parfois quasi-nationalistes genre "De pie Costa Rica, No al TLC" ( Debout CR, non au TLC ) C'est pour moi très étrange d'associer lutte social et nationalité sachant que la lutte se fait contre l'Etat qui est une création du pouvoir ( surtout en Amérique Latine où il est encore plus flagrant que les nations ne sont pas nées des peuples mais contre eux ou à leur mépris )
Il se peut que ce soit un moyen de se réaproprier la nation, de la rendre au peuple en quelque sorte mais même comme ça je ne suis pas convaincu, tous se plaignent des institutions mais se reconnaissent dans la nation alors que ces institutions sont la nation, que sans elles celle-ci n'existerait pas. Enfin.... c'est juste des réflexions comme ça, si ça ce trouve c'est très naïf et européanocentré, ce qui est sure c'est qu'il me manque pleins d'éléments pour comprendre tout ça.
Je m'en vais retourner à de oisives réflexions ou à des lectures appliqués.

Saludos maes

mercredi 5 mars 2008

Yesu tease (Jesus is alive)

Bonjour tout le monde,
j'ai essayé de mettre ce message il y a quelques semaines mais sans succes, la video etait trop lourde. Maintenant c'est fait mais j'ai sans doute définitivement quitté cet univers la. D'autant plus que je m'envole vers l'ethiopie dimanche, héhé... Promis, je vous ferais un rapport avec photos sur le pays et toutes les sortes d'autochtone que j'y trouverais...héhé.
Voila le message:

On s'habitue à tout. Trop parfois, quand on y repense après coup. Et trop toujours, même quand on y pense pas.
Mais sur le moment, on ne peut rien y faire, les plus grands charmes de l'afrique, comme tout, deviennent banals. Sauf heureusement certains matins, ou on a un peu moins dormi que d'habitude, ou bien quand l'illumination vont tombe dessus, ce qui m'arrive encore assez souvent... et dans ces moments la, on s'émerveille de tout : la vendeuse de poisson, la cour de la maison des voisins, les scarifications du passant, l'atmosphère paisible du village, ou encore le stand de mon dealer de cacahuète.
Or, j'ai toujours mon appareil photo dans une poche de mon sac, afin de capturizer en un instant un objet incongrue ou une scène comique, dignes de la singularité africaine. Mais la, dans cette transe observatrice, l'intérêt, c'est de capturizer le banal, le mettre dans la boite, tous ces gens, tous ces paysages. Tout ca pour les ramener à Lille spécialement pour les longues pleurnichades à venir, sous un plafond nuageux et devant un devoir à rendre le lendemain.

Alors dans ces occasions aussi je dégaine mon appareil, et je clique...click-click. Voila la banalité de ma vie ici, apres avoir joué un peu avec Windows media player. C'est un peu gros (4 mo) mais sans ca le programme massacrais encore plus mes belles photos.

Yesu Tease, c'est le nom du groupe qui fait la musique, que j'ai piqué à un collègue. Mais Tease, c'est aussi le nom du village. tudududuummm...




...j'arrive plus à me passer de cette musique...nanananaaaanaaanaaaaaa....