dimanche 4 mai 2008

Mon 1er Mai à Freiburg

Le 1er mai est surement plus ou moins international, n'empêche qu'il semble porter plus de symboles dans certains pays que dans d'autres. Comme le disait Sarah, cette fête semble très loin en Inde, comme surement dans beaucoup d'autres pays.
Y compris en Allemagne.
D'abord, pour trouver quelques informations concernant des manifs à ce sujet, il fallait vraiment chercher. Aucune affiche, y compris à la fac, aucun tract. Le U-asta (syndicat étudiant, qui semble être le seul à Freiburg, coeur de toute la mobilisation étudiante, qui se situe plutôt vers l'extrême-gauche) ? Ils n'en savent rien non plus.

On trouve sur internet une petite page parlant du "rendez-vous des travailleurs pour déguster la traditionnelle saucisse du 1er mai" ! Y'a pas moyen, j'imagine la fête de l'huma en enlevant tous les moins de 50 ans...
Puis... on voit que la fédération anarchiste appelle à une manif sur Strasbourg, pour l'autogestion des syndicats, entre autres. Des militants de Freiburg donnent un RDV à la gare pour y aller ensemble : depuis cette année, le mouvement militant de Strasbourg et celui de Freiburg essaye de se rapprocher, en organisant entre autres des manifs transfrontalières. Alors, hésitations... Autour de moi, soit les gens ne veulent pas, soit ils ne peuvent pas y aller. Pourtant ça semble être du lourd ! Mais bon, y aller seul...
Troisième option : par le bouche à oreille. "On nous a dit" que des gens appelaient à une manif alternative à celle des travailleurs. On sait pas trop le thème de la manif, à part le "1er mai", et les gens qu'on y retrouvera surement (des étudiants de la fac, des militants du KTS -LE squate de Freiburg). Bon, on tente celle-là. RDV à 11h. On arrive : personne, évidemment. Ils sont chiants, les militants allemands : leur trip, c'est d'organiser des manifs non déclarées (plus ou moins illégales en Allemagne, mais tollérées à Freiburg) pour avoir le moins de flics possibles et faire ce qu'ils veulent (finir sur une grosse teuf dans la rue par exemple). C'est cool, mais du coup personne ne sait jamais où se passe quoi. Bouche à oreille... Tu entends pleins d'infos différentes, et ne surtout pas les communiquer par mail ou par téléphone ! Bon, y'a rien, on se casse. On apprendra plus tard que peut-être le RDV n'étant pas 11H mais 13H, ou peut-être 14H, 15H ou encore en fin d'après-midi...

Tant pis pour ce 1er mai. On va se faire un barbecue, glander tout l'après-midi au soleil, qui commence à pointer depuis quelques jours, accompagnés naturellement de quelques bières...
Finalement, c'est pas ça, aussi, le 1er mai ? Profiter du temps libre gagné par la lutte pour se faire plaisir autour d'un barbecue entre potes et voisins ? Et puis, la lutte, faisons-là le 2 mai ! Autant choisir un jour de travail pour faire grève...

Sylvestre

4 commentaires:

doudou a dit…

J'aime beaucoup la fin du texte !

kouzone a dit…

ouais, et sur le même sujet : mi mai commence à Freiburg l'"Utopie Monat" ("le mois de l'utopie"). Le principe ? Ne pas revendiquer, mais vivre l'utopie. Pleins d'actions culturelles et politiques, en générales illégales car l'utopie est interdite par la loi. Je vous en donnerai des nouvelles...

Vivien a dit…

le 2 Mai, voila du militantisme pensé! ce 1 Mai, c'est juste une invention des capitalistes pour qu'on puisse manifester sans les emmerder!

but Sylvain is there to "outsmart" them!...

doudou a dit…

Hum en fait non.
Le 1er mai c'est instaurer petit à petit au fur et a mesure de la lutte des syndicats fin 19 eme siècle et début 20 eme pour la journée de 8h de travail.
C'est également une commémorations des meurtres perpetrés par la police à chicago, à Haymarket le 1 er mai 1886 lors d'une manif pour les Huits heures journalières.

De Fait, le 1er mai est une des seules journées d'action qui n'est pas dictée par le pouvoir ni par ses actions.