jeudi 31 janvier 2008

Hombres / Mujeres, modo de empleo

Mise en contexte: au moment où j'écris il y a un soleil radieux sur Buenos Aires, encore une journée où on va claquer du bec (spéciale dédicace à Tata Jo).

Bon, je me sens un peu obligée de répondre au post de Doudou, parce qu'après on va dire: "Pauline elle a pas un regard critique sur l'Argentine, elle a toujours dit que ça déchirait et Doudou qui est là depuis seulement 3 semaines il a déjà pointé les failles." Le but n'est pas de le contredire, il a raison sur plein de points (le coup de l'asado masculin j'avoue que ça m'avais schotchée et je reconnais aussi que notre proprio, avec son emplois du temps surchargé de nanas est un con). Mais bon il est gentil Doudou de s'occuper de la condition de la femme en argentine (il en faut des bons gars comme ça) mais lui au final, il est peinard. Et honnêtement je crois pas que ça chiffonnerai beaucoup de mes potes français de se taper tous les matins (plus l'aprèm en fait parce que bon le matin c'est tôt) presque 1 Km de rue avec des minas à moitié à poils qui te mattent. (hein Rémi...)

Ca fait quoi donc d'être une fille dans les rues de Bs As?
Parce que ce qu'il a pas du tout à subir Doudou, c'est surtout les remarques dans la rue dont je vous ai déjà parlé. Ben ouais, faut avouer, j'ai relaché ma garde, comme la pluspart des filles ici. Au bout de qq semaine j'en ai eu ma claque de me retourner, le regard méchand quand on me fesait un commentaire. Je laisse filer et même j'ai presque fini par m'habituer. Et puis merde, ça fait toujours plaisir quand on te dit "Y en a beaucoup qui passent par ici, mais celle-là c'est la plus jolie de la rue". Ce à quoi je me suis toujours pas habituée, mais pour quoi je ne perd toutefois pas mon temps à gueuler, c'est les bisous lancés près de l'oreille et les invitations au bulin (piaule).
Alors donc voilà, j'ai renoncé à me battre sur les habitudes maschiste de la moitié de la population argentine (si ce n'est plus, les filles ont aussi le machisme bien encré, socialisation oblige). Mais je ne renonce pas à me battre pied à pied chaque jour avec mes amis (sauf mon proprio qui pour ça est un con, après il est pas chiant alors je garde des bons rapports).
J'ai expliqué mainte fois que siffler ou matter une nana dans la rue c'est la réduire à un cul et à une paire de seins. J'avoue que ça a un peu marché avec mon copain qui a un peu honte mainenant quand ces potes le font et que je suis là. C'est un début.
Je lui ai laissé la poelle dans les mains, le jour ou pendant que je fesait à manger il était derrière moi à m'expliquer comment fallait faire (selon sa mère) et je vous jure que maintenant il la ramène plus.
J'ai passé un temps infini à me défendre de vivre avec des garçons qui n'étaient pas mes novios mais bien des potes. Ouioui, une fille et un garçon amis ça existe! Et aussi à expliquer qu'avoir une capote dans son portefeuille ça veux pas dire que t'es une fille facile, juste que c'est au cas où surtout que c'est une question de vie ou de mort. Sur ce point ici il y a d'ailleurs du boulot, car les argentin(e)s ne sont pas particulièrement chastes et aucun des potes à qui j'ai demandé (garçon ou fille) n'en a toujours sur lui. Forcément si quand t'en a on te fait sentir que t'es une Marie-couche-toi-là...

Bon, certe, ça va prendre du temps, mais petit à petit j'ai l'impression de gagner des micro-combats.

Quand aux filles de la rue Sarmiento qui choquent tant Doudou, moi je préfère regarder 2 mètres plus bas, à hauteur d'oeuil et profiter du spectacle d'une rue vivante et commerçante avec toutes ces petites échoppes qui vendent de tout et surtout de n'importe quoi.
Comme je vous l'ai déjà dit, je préfère voir les bons côtés, je suis amoureuse de ce pays.

1 commentaire:

Vivien a dit…

Vas-y Doudou, pointe les failles!