lundi 29 octobre 2007

Water and Sanitation

Je le rappel afin que chacun s’en souvienne, mon stage se déroule dans le secrétariat d’une ‘coalition d’ONG dans le secteur de l’eau et des services sanitaires’... Si je n’en ai pas fait assez pour vous parler des solutions, je peux tout du moins vous exposer les pbs, pas besoin d’etre dans une coalition de gnagna pour ca. Le Ghana est un pays qui, sur le papier, est plus développé que ceux de la région. Cependant, les bactéries du coin n’ont rien à envier à celles du reste de l’Afrikdelwest, la situation est assez exubérante. Tout d’abord, quelques photos prises sur mon chemin jusqu’au bureau.

Ceci constitue le système de drainage, c'est comme ca en ville comme en banlieue. Je ne sais pas si vous apercevez la couleur de l’eau, elle est bien grise, voire noire selon les pluies. Et il n’est pas rare de voir des enfants jouer la dedans.

Ensuite, les équipements sanitaires. En introduction de l’une des prestigieuses conférences auxquelles j’ai assisté, on nous a passés un documentaire pédagogique la dessus. Une mise en scène d’un jeune homme qui emménage dans une chambre dans un ensemble d’appart’ ou les toilettes communes ont été détruites pour faire une chambre en plus (la sienne en l’occurrence, les ghanéens ont le sens de l’humour). Je mentionne la scène où sa petite amie passe furtivement chez lui pour lui demander d’utiliser ses toilettes. Il poursuit plus tard le proprio en justice et celui ci se voit condamné. Morale : qd vous louez une chambre sans chiottes, vous pouvez et devez les exiger et faire appel à la justice si nécessaire (déjà sur le coup je me demandais bien qui ferais ca).

Le lendemain, je passais la nuit chez qqun qui est chargé de la maintenance informatique dans mon secrétariat. Monsieur est toujours en costard cravate, je précise. Toutefois, lorsque je lui demande où se trouvent ses toilettes, le voilà tout embarrassé (vous imaginez le mec du documentaire devant sa copine ? c’était pareil), et il m’explique avec détour (car tout se fait avec détour ici) que son propriétaire est en train d’agrandir la maison, et que patati et patata, bref, si c’est juste pour pisser tu peux aller dans le coin la bas. Bon. Pas de doute, ce documentaire n’était pas que de la fiction.

Les chiffres : 60% n’ont pas de ‘services sanitaires améliorés’ dans les ville, 70% en campagne.

Mais alors ! Comment font les gens !?? Question naïve, me direz vous. Là encore, mon expérience ici me permet d’apprécier le coté théorique de la chose et le concret. Les rapports innombrables de CONIWAS parlent de « open defecation ». Toujours sur le chemin du boulot...

Par exemple, ceux qu’habitent à coté, ils vont là. Je sais car je les vois chaque matin et soir. A vrai dire, c’est un hasard qu’il y ait personne au moment ou je prends la photo. Mais dans ce cas je ne sais pas si j’aurais osé la prendre… (quoique le mec en bas de la photo..)



L’environnement ambiant n’est donc pas des plus sain. Conséquences, parmi d’autres : les jeunes filles arrêtent souvent l’école, où il n’y a pas souvent de toilettes non plus, à l’age des menstruations ; le Ghana a le second taux au monde de vers de guinée (?). C’est une larve qui s’introduit dans l’organisme par l’eau que l’on boit, puis grandit sous la peau pendant des mois (je dirais un ou deux centimètres de diamètres) jusqu'à 40 cm de long (on ne peux pas le tuer le malade en mourrait je crois) avant de faire un trou dans la peau pour en sortir tout doucement… ; paludisme, diarrhée, mortalité infantile, etc.

Ah, les systèmes de drainage sont donc faits de caniveaux pour la grande majorité ouverts, ce qui constitue un autre grand danger urbain, car ils remplacent souvent ce qu’en Europe on appel un « trottoir », même dans les rues à forte circulation. D’ailleurs, mon guide ne s’y trompe pas, dans le chapitre « désagréments et dangers » : Accra est une ville ou l’ont peut se balader a n’importe quelle heure dans presque tous les quartiers, faites juste attention à ne pas tomber dans un trou. J’en suis à trois histoires d’européens tombés dans un caniveau, et je suis terrifié pour moi-meme (j’ai été élu par mon école au swaziland comme « le type le plus enclin à se faire renverser par un bus », allez savoir pourquoi).

Et oui, bien sur, tout le système de drainage finit…dans l’océan.

Voila pour un état des lieux d’Accra. Mais heureusement, certaines personnes mènent un combat acharné contre cette situation…


1 commentaire:

doudou a dit…

si tu choppe un ver de guinée, ramène le moi s'il te plait, ça me plairait bien de le voir en vrais, ta description est tellement alléchante...