mardi 14 août 2007

¡No TLC! No Préjugés !

Nombreux sont ceux qui m'ont entendus partir en disant :
" le Costa Rica c'est un pays de centriste, la vie politique ça va être Bayrou contre Giscard ..." fort d'un important déficit d'information et je dois l'avouer d'une bêtise occidentale bien implanté.
Quelle ne fut pas ma surprise quand en arrivant j'ai vu sur tout les murs de la ville des inscriptions ¡No TLC!
faites à la bombe ou à l'encre de marqueur. Je me suis renseigner un peu et puis avec Baptiste nous avons creuser,
lu les journaux un peu, lu les feuilles distribués dans la rue, parler avec quelques personnes dans la rue ou le bus.

Très vite on s'est rendu compte que ce sujet passionnait vraiment la majorité des gens et il est intéressant de voir qu'ici les opinions politiques sont plus publiques qu'en France. Tout le monde ( enfin soyons réaliste, quelques personnes surtout à la capitale San José ) affiche sa position, et porte un badge, un autocollant sur sa voiture ( ça change des visages de jésus et des inscriptions type "jésus est mon co-pilote" très fréquentes sur les bus et les taxis ) ou même un mur de sa maison peint proprement.
Le plus souvent ceux qui s'affichent sont les opposants au traité, et les panneaux pour le oui sont généralement situés sur les grilles des grandes entreprises et les vitres arrières des 4X4.

Le coeur de se Tratado de Libre Comercio est un accord avec les USA sur la privatisation des monopoles étatiques existants au Costa Rica depuis 86 ans pour la plupart. L'objectif est de faire baisser les prix pour les usagers par le rôle bénéfique de la concurrence et d'amélioré la qualité des services rendus par la force de la compétitivité.
Les monopoles étatiques ici sont par exemple l'électricité ou encore la sécurité sociale très poussée et fonctionnant plutôt correctement selon l'UPINS, Unión del Personal del Instituto Nacional de Seguro ( syndicat du personnel de la sécu ) il semble qu'elle est même versée plus de 295 mil millions de Colones ( plus ou moins 420 millions d'euros ).

Nous avons lus dans un bus, par dessous l'épaule d'une étudiante en psychologie, que la région de la Vallée Centrale et donc San José est majoritairement contre ce traité alors que la région de Limón, région des empires commerciaux de la banane, est majoritairement en sa faveur. Les scores nationaux dépendent des semaines et des journaux, des agences de sondages et de leurs commanditaires.
Cette campagne présente de très nombreuses similitudes avec celle du Traité portant constitution à l'Union Européenne. L'engouement tout d'abord est très fort, plus ou moins tout le monde y va de son opinion et de son commentaire personnel. Ensuite la presse national réagit d'une manière assez similaire à sa consoeur française, avec peut être un peu moins de retenu. On voit les gros titres affirmez que voter non c'est de toute façon avantager le oui, ce qui est un magnifique exemple d'annihilation d'opinion qui j'en suis sûre fait frémir d'envie la presse européenne. Comme chez nous on déplore le manque d'information des masses pour faire comprendre subrepticement que ceux qui votent non n'ont pas toutes les clef en main pour comprendre les implications de leur décision.
Ici comme chez nous les enjeux dépassent largement la question posée au référendum qui aura lieux le 7 octobre et qui sera le premier du pays. On voit d'ailleurs que la pratique est nouvelle puisqu'elle est sujette à de nombreuses controverses et qu'on doute même de sa validité. Oscar Arias, l'actuel président (PLN Partido de Liberación Nacional, Social démocrate) est le seul de la seconde république à avoir été réélu et ce non sans éveiller les soupçons.
L'hypothèse de fraude électorale semble être prise au sérieux pas beaucoup de gens ici et on trouve aujourd'hui beaucoup d'inscriptions sur les murs dénonçant le "frauderendum".
Ca promet d'être intense et vraiment passionnant. De plus la vie politique entière est bouillonnante puisqu'à la chambre des députés un front d'opposition au TLC s'est organisé, ils ont boycotté une séance et l'ont faite annulée car le nombre minimum de participant n'était pas atteint... (ils sont 57 en tout, je ne connais pas le nombre minimum)

Ce premier message sur le TLC ne sera sûrement pas le dernier, l'enjeux est très important ici, la mobilisation grande et l'occasion d'observer la presse en campagne et de comparer avec la France est trop belle.
Comme moi, vous allez en bouffer du TLC.


1 commentaire:

Rémi a dit…

Les gauchos de Lille s'embusquent partout...
Prenez garde!