jeudi 29 novembre 2007
Le "French technician" (suite)
Bref, on est quand même arrivés à ‘Dambai’, notre destination. J’en viens au but de notre mission : premièrement la construction, pendant une semaine, de pompes à eau (‘boreholes’ en anglais). C’est un travail surtout manuel, pas très digne de sciences po, mais on le réalise en le faisant, très utile pour se rendre compte de la réalité du travail sur le terrain, des problèmes rencontrés, et de la vie de ces communautés qui sont toutes plus proches du bout de la piste les unes que les autres (les communautés, pas leurs vies) (humour donjon ?).


Bon, ça fait quelques photos mais comme ça vous pouvez avoir un aperçu. Je vous fais un résumé express. Alors on travaillais sur des sites qui ont été creusés au préalable. Donc on fait du ciment, pour protéger le trou des infiltrations d’eau dite ‘de surface’ (puisqu’on va chercher celle qu’est souterraine). Je rassure mes parents, la premiere photo n’est pas représentative, je ne suis pas du genre à tenir plus de cinq minutes à mixer le ciment à la pelle. On paye des gens pour ça, tel Abu, artisan musulman fort comme un lion. J’suis à sciences po quand même, et y’a d’autres trucs à faire à coté, croyez pas. On en fait encore pour diriger les eaux usées hors du périmètre et garder l’endroit hygiénique, on descend les tuyaux et le système de tige métallique qui va faire remonter l’eau par mécanisme de pression au fond du trou, puis on installe la pompe. Ca met quand même au moins deux jours à construire et on en a fait quatre en cinq jours (organisés en deux équipes).
Le point d’eau d’une communauté, qui a bien déjà une pompe mais boit aussi de cette eau là, nous reviendrons sur ce point (mon collègue, très croyant comme tout le monde ici, me disais qu’il en venait à penser que le seul fait de savoir qu’il y avait un risque de maladie te faisait l’attraper – « you know words are spirits right ? » - et donc si tu le savais pas t’étais pas malade, comme eux(ce qui n'est qu'a moitié vrai bien sur)…j’ai bien essayé de lui parler de résistance biologique, ce qui lui a plu, mais pour qqun qui n’envisage pas la théorie de l’évolution…).
A la fin et même pendant, les communautés, qui participent au projet afin notamment de créer un sentiment « d’appropriation », nous gratifient d’un repas de ‘fufu de village’ selon mon expression car il est composé d’un unique ingrédient, l’igname bouilli et pilé (autre part ils ajoutent du plantain ou des tubercules mais là ils n’ont que leurs plantations d’ignames…hé!) et d’un poulet tué 'halal' par les soins d’Abu (je devrais peut etre vous faire une séance diapo sur tous ces ingrédients nan?). De plus quand le projet est terminé, culture westafricaine oblige, on repart avec des batons d’igname et parfois un poulet. Total des courses des quatres communautés : on est revenus chargés de 33 batons d’ignames (et c’est sacrément gros) et deux poulets (plus trois autres mangés sur place). Là, je me dois de mentionner l’histoire d’une juge allemande que j’ai rencontrée à Accra. Le chef lui a offert une chèvre porteuse à l’occasion d’un projet anti-corruption dans un village, et elle a eu bien du mal à la refuser… ! Fendart, non ?
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