jeudi 27 décembre 2007
Om shanti Om bis..
la séquence romantique, avec l'actrice irrésistible.
explication.
SRK est amoureux de cette nana, actrice bollywood. la scène se passe donc la nuit dans un studio ciné...
top romantique.
la nana est en fait mariée en secret à un méchant qui va finir par la faire griller dans un palace de rêve. SRK essaye de la sauver mais meurt aussi..
entracte. suspense insoutenable.
30ans plus tard, SRK s'est en fait réincarné, et il va venger la jolie niaise..
c'est beau non?
Om shanti Om
encore du bollywood donc! cette fois avec "SRK", sharukh Khan.. le top de la crème de bollywood. j'avais du mal à comprendre, jusqu'à ce que je vois.. son torse! (je vous laisse découvrir dans a vidéo)
Certains pourront s'interroger ou même s'inquiéter de la transformation de mes goûts cinématographiques, mais comme vous voyez je m'intègre!
détail sympa dans ce film, SRK porte un pendentif ou se mèlent un Om (signe hindou), un signe musulman et un signe chrétien..
mini touche d'espoir.
C’est la deuxième fois en un mois que ce petit monsieur fait la une du Times of India. La première c’était pour dire que le pape lui avait interdit de venir au Vatican avec Carla Bruni.
J’ai cru à un canular, ou à une bêtise de la presse indienne. En tout cas je me suis dit que j’avais du rater des épisodes. J’étais au courant que notre homme de France s’était séparé de sa dame de France. Je connaissais aussi son côté people.. mais là quand meme, j’avoue avoir été un peu surprise de le retrouver dans les bras de la miss pseudo chanteuse/ top model sur le retour…
Sarkozy en inde donc… Le petit malin s’est mis en tête d’aller vendre du nucléaire aux indiens.
L’inde avait en effet conclu un “nuclear deal” avec les USA pour l’achat de réacteur nucléaire, que le Parlement indien a refusé de voter, provoquant un débat houleux en Inde.
Vendre du nucléaire aux Indiens donc.. brillante idée..
1 - vu la façon dont ils entretiennent les routes et l’importance qu’ils accordent aux normes de sécurité, je leur souhaite bien du plaisir.
2 – L’inde est en effet confrontée à de terribles pénuries énergétiques.. A Pune la règle c’est un jour par semaine sans électricité, auquel viennent s’ajouter des coupures fréquentes. Et dans les villages reculés du Maharastra c’est une heure par jour d’électricité..
Mais est ce bien nécessaire de courir après l’électricité sans pointer la consommation énergétiques inquiétantes des indiens qui en ont les moyens? Frigos américains, clims à donf (le luxe ici c’est d’avoir froid), industrialisation délirante…
3 – N’est-ce pas hypocrite, contre-productif, suicidaire de vendre du nucléaire à tout prix dans un pays ou l’espace, l’ensoleillement, le vent, et les nombreux fleuves et côtes maritimes permettraient une complète production énergétique “écolo”?
et puis il y a bien sur ce léger détail, diplomatiquement ennuyeux, puisque l’Inde refuse de ratifié le traité de non prolifération nucléaire.
J’ai aussi suivi de loin, mais avec colère et consternation, la politique menée contre les sans papiers.. la manipulation de la peur de l’autre, le durcissement des politiques, les “éloignements” et la politique des chiffres. ..
J’ai expérimenté ici à une petite échelle, le fait d’être étrangère. Le mépris administratif, les papiers impossibles à fournir, les heures d’attente dans des bureaux obscurs pour obtenir un tampon qui m’autorise à rester ici, l’incompréhension devant les infos fournies en hindi, le refus de gens de me parler en anglais, les remarques désobligeantes (comme ce charmant policier qui souligne que le commissariat de police dans lequel j’ai passé des journées pour me faire enregistrer en Inde n’est pas un hôtel..).
J’ai même été sans papier, expulsable du territoire, passible de 5ans de prison, parce qu’en retard pour faire renouveler mon “residential permit”.. Je me suis vu refuser de séjourner dans un hôtel parce que je ne transportais pas avec moi ce précieux “residential permit”… (Alors que j’ai un passeport et un visa en règle..)
Je me suis agacée, énervée, résignée. J’ai râlé, filé des backshish et finalement accepté.
Et je n’oserai pas me plaindre, parce que je suis blanche, française, élève à science po, donc née du bon côté du bon côté…
J’ai réfléchi un peu aussi sur la notion d’intégration. Dans les discours de notre cher président, cela semble tellement simple de s’intégrer.. C’est vrai quoi, ils ont qu’à s’intégrer..
Moi j’essaye de m’intégrer ici. Mais j’ai bien du mal. Même habillée en indienne, m’appliquant à manger de la main droite, je reste un étrangère..
Même vivant ici depuis 6mois, les regards restent les mêmes, mon épicier refusera toujours de me sourire, et le marchand du coin continuera à me demander des prix exorbitants..
Et puis est ce que j’ai tellement envie de m’intégrer? Est ce que c’est si facile de renoncer à ses valeurs, à son mode de vie? imaginons…
Je rencontre un indien un peu plus doux, un peu plus ouvert.. histoire d’amour et tout le baratin. Mariage?
Et ce que j’aurai envie alors de devenir une femme modèle indienne, d’aller vivre chez mes beaux parents, de faire à manger pour tout le monde, et d’élever mes enfants dans le respect des règles de leurs castes (tu vois mon petit, lui c’est un pauvre, tu peux le mépriser, lui c’est un serveur, tu peux le faire courir, lui c’est un Brahman, il faut le respecter..). j’imagine aussi la tête de mes parents au moment ou il faudra qu’ils filent une télé et un frigo à ma belle famille pour payer ma dote..
Il n’empêche que ce sont les valeurs indiennes. Elles me semblent absurdes et insupportables, mais je serai censée les accepter pour m’intégrer.
Bref j’ai un peu des doutes.. l’intégration c’est d’abord intégrer l’autre, l’accepter, l’accueillir et pas exiger de lui qu’il s’intègre.
On peut trouver quelques excuses au indiens. Hors de l’expérience de la colonisation, la présence des étrangers et faible ici. Le blanc reste un sujet d’interrogations (et de représentations de toutes sortes, selon un indien il paraîtrait même que pour une blanche faire l’amour c’est aussi simple que boire un verre d’eau..)… Mais chez nous, la couleur de peau n’est plus le signe de l’étranger. On était tellement fiers de notre équipe de France… et on est censé avoir une tradition de terre d’accueil non? Pas vraiment d’excuses donc…
Pas très joyeux.. J’aurai pu me contenter de vous souhaiter joyeux noël.
Mais ici tout le monde s’en fiche de Noêl. J’ai vu 3pères noel miteux et suis allée boire un verre le 25, parce que mes potes indiens, pour qui je ne peux être que chrétienne (difficile d’expliquer aux indiens le rapport des français à la religion), tenaient absolument à ce que je fête noel..
Mais joyeux noel quand meme.
Éspérant que doudou supreme premier ne m’en voudra pas d’introduire des débats politiques sur ce blog.. (mais je connais un peu doudou,..)
samedi 8 décembre 2007
Go to Togo
je passe mettre un petit message sur ma semaine au Togo avant de ne plus pouvoir...
J'ai tout quitté au travail pour partir à Lomé, pas si loin de mon trou, car une bonne occasion se présentait...
Autres différences notées au long du voyage: la bouffe! petits 'maquis' plus accueillants, plus de choix, une tendance à la meilleur bouffe d'après mon humble avis, de merveilleuses vendeuses de jus de fruits sur le bord des routes (qui donne la légendaire 'Mama pamplemousse' d'après l'expression Timoise), ce qui manque terriblement au ghana(argh!) . Je ne le cache pas, l'ambiance et la bouffe du Togo donnent un peu l'impression d'être parfois dans le mauvais pays. Mais je soutiens tout de même que le ghana et ses habitants détiennent aussi un charme particulier...
Enfin, les gens sont encore plus ouverts et enclins à t'aborder au togo, pour le meilleur et pour le pire.
Suite du voyage, après le miraculeux changement de billet d'avion de Tim, nous sommes partis pour Kpalime, ville plutot touristique en bordure des montagnes qui marquent la frontière avec le Ghana. La, quelques expériences qui marquerons le voyage... Après une visite dans l'agence de tourisme "paye et on t'amène dans la montagne", on se fait aborder lors d'une dégustation de coconut par un togolais qui tient une boutique d'art et dont la copine est une francaise de région parisienne. Celle-ci, après un séjour d'un mois dans cette ville est revenue en france, a réglée ses dettes et rendu son appart, et elle est repartie aussitôt pour le Togo. C'était il y a dix mois et elle partage désormais le quotidien de son ami togolais.
Ici, on partage le Tchoukoutchouk, la bière de mil servie dans une calebasse (un fruit à la base).
Ces deux personnes nous ont aussi fournis deux amis pendant ces deux jours pour remplir nos soirées, nous on invités deux fois chez eux et nous ont permis de témoigner un peu de leur vie de togolais, de participer à la préparation et surtout de déguster la délicieuse cuisine togolaise à base de mais, mais aussi le 'sodabi' (alcool de palme), et de partager une mémorable soirée avec la clique rasta du coin qui nous envoutaient littéralement du son de leurs djembé. voila ca fait bcp en une phrase mais c'est tout ca. Ici, les montagnes Togolaise avec au fond, le Ghana et ma chambre, quelque part. Ensuite, le café qui sèche, comme dans chacune des maisons du petit village au dessus de la montagne.
Voila c'est vite dit alors que c'était bcp plus que ça, beaucoup de découverte culturelle et environnementale et c'était super chouette de retrouver un Lillois et de faire un voyage vraiment comme ceux qu'on oubliera pas, mais je suis pris par le temps...
aplouche!
vendredi 30 novembre 2007
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous.
jeudi 29 novembre 2007
Colonisation : place à l'Afrique (=le "french technician", suite et fin)
Voici quelques photos de Dambai, petite ville au bord du lac...
Il s’agit d’une technique de traitement de l’eau dite ‘au point d’usage’ (on garde son BSF dans sa cuisine par exemple), par opposition aux pompes à eau, qui laissent beaucoup plus de possibilités de contamination (lorsqu’elle met une bassine sur sa tête, la première chose que fait une femme est de mettre ses doigts dedans pour la faire tenir, l’eau est déjà considérée comme ‘non sure’). Autre inconvénient des pompes à eau : l’entretien, qui nécessite souvent des parties importées. On dit que 36% des pompes en afrique ne fonctionnent pas.
Prochaine étape de mon stage, peut-être tenter d’implanter cette technique du BSF dans les communautés. Mais remarquez que celle-ci suit une logique consumériste, le BSF convient au besoin d’un foyer. On le vend au particulier, pas à la communauté (comme la pompe) ou le coût serait réparti. Celui qui ne peut pas se l’acheter, il se brosse pour avoir de l’eau potable.
Quiz n°3, Question sciences naturelles : quelles techniques, autre que par des produits chimiques, peut on utiliser pour désinfecter l’eau ?
Pour répondre au quiz, vous pouvez envoyer vos réponses en commentaire, avec une promesse de don de cinq euros qui sera intégralement reversée à la fondation "un blog pour tous". De nombreux lots à gagner! (des poupées effigies vaudou de Sarah Minhia, des photos d’Inde, une biographie de Vauline Pignoud, "On autogère l’entreprise mais alors vous faites c’que j’dis", un livre de cuisine, "La tortue en 50 soupes", et bien d'autres encore!)
Le "French technician" (suite)
Un village, les bassines d’eau apportées pour faire le ciment,...
Enfin, je me suis heurté à ces demoiselles qui ont attiré mon attention (les gens s’habillent avec de beaux habits africains de temps en temps, mais quand même!) lors d’une visite au marché local avec mes collègues (très local, le marché). Malgré mon talent, elles ne comprenaient pas mon Twi, langue pourtant largement répandue dans la région…
Le "French technician" (suite)
Le "French technician"
Bravant les contestations, défiant la censure et la répression Poutinienne, notre héros publie ses dernières notes de voyages… :
C’était un voyage de deux semaines dans une région voisine, de l’autre côté du lac, plus au nord. Nous étions quatre envoyés pour un projet de construction de pompes à eau et un atelier de formation dans un autre quartier de notre ONG. Le trajet devait durer toute la journée.
La c’est juste moi qui me fait bronzer/coups de soleil en parlant fermement religion avec mon collègue Evans, et le chargement de la barge, qui vaudrait un reportage Thalassa. Troisième photo, quiz n°1, question code de la route : que fait l’homme qui court à côté du camion (chargé de charbon, mais ça ne vous aidera pas à répondre) ?
Poum ! pas mal d’heures plus tard, on arrête le camion à la sortie d’un bled pour vérifier un ‘problème mineur’. Steinbeck frappe à nouveau, on arrive même plus à redémarrer le camion et « nous ne devions repartir que deux jours plus tard ». Je vous épargne les détails de la galère d’une panne ici, et encore le chauffeur est mécanicien de formation, ce qui, après coup, semble tout naturel. Je passe aussi le récit des deux jours dans ce bled perdu, qui furent un voyage dans le voyage. Cependant, pendant qu’on (ils) tentait en vain de réparer le camion, une bande de gosses délurés venaient jouer autour et faire les cons dans le caniveau. C’est alors que la main de dieu m’a touchée et qu’il m’a murmuré : « tout le monde veut devenir… »
Je me suis quand même appliqué à marquer la différence. La référence est dans les liens (www.pierrealonso.free.fr/niger.html) Je mets pas ça pour faire de la pub à ce site qui malgré son nom contient de belles photos (y’a pas tout sur le Niger d’ailleurs?), mais simplement histoire de montrer que mes références sont, disons, ‘étendues’…
mardi 27 novembre 2007
Ca fait une éternité que je me dis qu'il faut que j'écrive une petite contribution, mais souvent la flemme s'empare de moi... Mais ce soir Brassens m'a redonné un peu de motivation, donc allons-y !
Comme le disait Loïse pour la Lituanie, on commence en Allemagne en se disant que c'est pareil que la France, et petit à petit, on remarque que la culture du pays est vraiment différente, et on ne vit pas vraiment les mêmes trucs. Même si, bien sûr, l'Allemagne est un pays "riche" ou le mode de vie ressemble à celui de la France. Ca se remarque sur quelques petits détails qui paraissent anodins, mais qui en fait reflètent tout un état d'esprit assez largement partagé. Pour me limiter à un exemple, certainement le plus connu : l'organisation de la circulation. La rue est hyper organisée, de façon très rigoureuse. Et toute personne qui est déjà allée en Allemagne a pu remarqué à quel point ces règles de conduites sont bien respectées (personne ne traverse quand c'est rouge, etc.) Et en vivant vraiment là-bas, on se rend compte à quel point la plupart des gens sont en fait hyper rigoureux dans absolument tous les domaines, à tel point que, quand il t'arrives de ne pas être réellement à la place qui t'est assignée, il y a toujours qqn pour te le faire remarquer. Bon, ce que je viens de dire n'a bien sûr aucune valeur scientifique, mais c'est un ressentis... Un ressentis plutôt énervant d'ailleurs !!
Sinon, concernant ma vie, disons que je correspond assez au profil type de l'étudiant Erasmus. Je suis dans une colloc avec 4 autres personnes (allemand-es). On s'entend vraiment bien, et on fréquente le même genre d'endroits, ce qui nous permet de sortir souvent ensemble. Freiburg est blindée de bar, cafés et "clubs" (cad boites) qu'ils appellent "alternatifs" (mot qui revient extrèmement souvent dans leur vocabulaire, notamment quand ils parlent de la ville de freiburg !). Parmi les plus "alternatifs", on retrouve les bars et clubs branchés punk, qui, chez eux, est plus souvent punk-hardcore que punk. Faut dire que j'ai jamais vu autant de keupons dans la même ville !
L'équivalent à Freiburg du CCL s'appelle le KTS. C'est LE QG de tous les militants antifa, anar (plus quelques cocos). Les jeunes de greenpeace sont aussi adeptes de ce squate. La grosse différence avec le CCL, c'est que le KTS est vraiment un squate énorme ! Quand ils organisent des "soliparty" (des soirées pour récolter des fonds pour financer une campagne), ce sont plusieurs salles ouvertes, parfois plusieurs concerts... C'est aussi là qu'ont lieu les réunions des groupes antifa. A Freiburg, il y a bien sûr l'Antifaschistishe Aktion ; il y a aussi, et c'est là où je milite (ou plutôt où je commence à militer), l' "autonome antifa freiburg", qui est une mini orga qui s'est détachée de l'AA parce qu'ils ne voulaient pas faire uniquement de l'antifa (apparemment, l'AA de Freiburg ne fait que de l'antifa). C'est par exemple ce groupe qui a répondu, conjointement à d'autres villes françaises et allemandes du coin, à un appel (venant de grévistes de Reims je crois) à une manif internationale à Strasbourg prévue le 15 décembre, pour soutenir, en gros, les différents mouvements de résistance à Sarkozy. Cela dit, les deux orgas antifa de freiburg restent très liées... Ils semblent très actifs, sur différentes campagnes, et ça fait plaisir...
Ce qui fait aussi plaisir, c'est qu'en voyant ce que je viens d'écrire, je ne peux que revenir sur la phrase : "je correspond assez au profil type de l'étudiant Erasmus". Pour la simple et bonne raison que la majorité des Erasmus vont dans les boites de merde, genre seven even (!!!) de Freiburg (il y en a aussi beaucoup !), et ne vont pas au KTS. Je ne veux vraiment pas faire de mauvaise foie, ni de fausse généralité, mais c'est la réalité... La phrase reste néanmoins vraie pour notre mode de vie, qui est très festif, assez décalé au niveau des horaires (surtout le week end : il m'arrive de ne pas réussir à me lever avant 17H...) ; très décalé du réel, en fait. Mais j'ai la chance d'avoir des collocs très sympas, qui me permettent aussi de découvrir la culture allemande de l'intérieur, pas seulement en touriste-erasmus... Touriste, ça s'adapte aussi pour la quantité de travail que j'ai (pour l'instant, mais certaines échéances commencent à arriver...) : pas d'exams en fin de semestre, juste un cours de 1H30 par jour, avec un DM ou exposé pour le valider... Je suis d'autant plus touriste que je ne comprends pas encore tout (surtout quand mes profs parlent le dialecte badois !).
Voila, un bref aperçu de ma vie à Freiburg. Il m'était difficile de faire une "journée type", parce qu'elles ne se ressemblent jamais vraiment (sauf celles où je dors... héhé)
au plaisir de vous lire...
sylvestre
ps : j'ai hésité à faire une petite revue de presse, mais je suis tombé sûr ça : "Bruno Julliard demande aux AG de prendre «en compte» les «avancées» de Pécresse" sur le site de Libé, donc je me suis dit que ça servait à rien de vous déprimer...
Je me limiterais à ceci (j'avoue je l'ai pas regardé en entier !) : http://www.lautrecampagne.org/
le titre
Non. Malgré les rumeurs des milieux désinformés qui prétendent néammoins à participer au concours du journal Le Monde, je n’ai toujours pas fini dans les assiettes d’une tribu anthropophage.
J’étais simplement en voyage, de travail, bien sûr. Mais bien entendu j’ai risqué ma vie plus d’une fois, sur ce point le journaliste en herbe n’avait pas tort. Et maintenant que j’ai commenté tous les posts que j’ai trouvé en rentrant, je ne résiste pas à l’envie de mettre quelques tartines de ces deux semaines qui sont de loin les plus intéressantes de mon stage (à force de ne pas mettre des posts représentatifs de mes activités on en vient à croire que je ne travaille pas, rendez vous compte).
Mais j'ai pas mal de trucs à raconter, des tas de conneries que je pourrais pas m'empêcher de dire, et surtout beaucoup de photos. Alors je veux savoir si on a toute la place du monde sur ce blog (certaines photos sont grosses) et si je peux l'investir. Doudou Ier, o grand manitou du blog, me donneras tu ta bénédiction?dimanche 25 novembre 2007
incredible India...
deux, tois pages bollywood, deux, trois pages cricket, quelques articles plus que prudents sur le Pakistan ("India maintained its new found non-commital attitude on Pakistan", formulation interressante...) et de magnifiques exemples de la mentalité indienne qui ne cesse de m'étonner...
à la une aujourd'hui du times of India, "Seulement un pour cent des indiens ont une assurance maladie", pas très étonnant dans un pays ou 20% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.. ce qui est plus surprenant ce sont le raisons évoquées par le times : la pauvreté donc, le manque de coordination entre les hôpitaux et les assurances maladies et... la forte croyance des indiens dans le destin... "very much indian" (comme disent les indiens..)
effectivement, un simple calcul coût avantage démontrera facilement que cela revient moins cher d'acheter des noix de coco et de les offrir à Ganesh, Shiva ou Vishnou, plutôt que de prendre une assurance maladie...
autre anecdote.. un peu plus ancienne, et qui est parvenu en France je crois.
une petite fille a récemment été opérée en Inde. 24h d'opération dans le but de lui retirer ses deux jambes et ses deux bras superflus. opération réussie. très bien.
l'ironie de l'histoire c'est que les parents de la petite fille avaient décidé de l'appeler Laxmi, parce que la charmante enfant comme la déesse nommée ci dessus avait 4 jambes et 4 bras. charmant. et qu'ils ont été obligé de la cacher, parce que les villageois voyaient là une opportunité économique incroyable... effectivement, c'est un business assez lucratif en Inde d'exposer ses difformités, infirmités et autres moignons...
les indiens ne cesseront pas de me surprendre. et encore, je vous fais grâce des charmantes réflexions de certains de mes amis indiens sur les musulmans : "ces gens là je leur fais pas confiance, ils travaillent pour le Pakistan. ils ont voulu un pays, ils ont qu'à y aller.."
logique...
vendredi 23 novembre 2007
Démenagement
Comme ça fait super longtemps que j'ai pas donné de nouvelles je le fais.
Bon premièrement ça s'explique pas le fait que c'est la fin du semestre et que du coup je fais pas grand chose de folichon, je bosse principalement. Ici la fin de semestre ça veut pas dire des contrôles auxquels tu peut te pointer sans avoir trop réviser et t'en tirer avec des bonnes notes, ça c'est seulement pendant le semestre. La fin de semestre ici c'est que des essais, des textes, des travaux en groupes à rendre aux profs, du coup c'est impossible à esquiver.
De plus, comme la plus part du temps je fais des choses intéressantes je m'y met correctement et du coup ça prend du temps. Bref, je bosse mais je vie aussi, je sors un peu, je passe de bon moment avec mes colocs etc. D'ailleurs mes colocs, parlons-en, Hampus, le suédois est parti mardi dernier pour la Suède. Après 1 an et demie au Costa Rica il n'avais pas l'aire trop triste de partir. En même temps je comprends, il a fini ses études il y a un ans, il a bosser six mois ici et quasiment depuis que je suis arrivé il était au chômage, donc pas grand chose à faire.
Le fait le plus important est que Hampus occupait la chambre la plus chouette de la maison et que depuis qu'il est parti c'est moi qui occupe cette chambre!
Elle est plus grande que l'ancienne, moins lumineuse mais sans le soleil le matin, donc sans la chaleur et la lumière ( ce matin je me suis réveillé à 10h sans avoir fait la fête la veille, c'était la première fois ). Elle ne donne pas sur la rue donc je n'ai pas de bruit non plus. Et comble du comble, Hampus avait mit des crochets pour mettre un hamac, du coup j'ai un hamac dans ma chambre !!!
Laissez moi vous dire que c'est plutôt de la balle et que pour regarder des films ou lire des livres c'est idéal...
Bon du coup je vous met les photos de la-dite chambre :
Rien à voir mais je me disais l'autre jour que c'est très dur pour moi de faire une sorte d'analyse de la société costaricienne et cela est probablement due au fait que les différences ne sont pas très marquées. La vie ici est très occidentalisée, très gringoïsé et du coup il y a bien des choses qui changent mais pas tant que ça. D'ailleurs en cours quand les profs parlent du monde occidentalisé ils compte le Costa Rica dedans. Je discutais l'autre jours avec un pote et c'est vrais qu'au final mon mode de vie n'est pas si différent ici qu'en France. Ça n'empêche évidement pas qu'il y ai plein plein de choses qui change pour les ticos mais malheureusement ( ou pas ) moi je suis loin du mode de vie tico. Quelques différences que j'avais déjà mentionnées, ici les étudiants vivent tous (ou presque) chez leurs parents, la famille est super importante pour tout le monde et la religion occupe un place démesurée dans la vie quotidienne. Moi qui est l'habitude d'une religion qui sert au mieux à déterminer les dates de vacances ici j'étouffe presque par moment. Il faut dire que mon coloc' missionnaire et ses petits amis n'aident pas non plus. Dans la rue, à la fac, partout c'est à base de "¿Que Tal? Bien, gracias à Dios" ou de "Hasta luego, Dios le accompaña" etc etc. J'ai dans l'idée de répondre un jour que non merci ça ira,que j'ai pris qu'un ticket de bus et puis je préfère voyager seul, ou alors que oui mais seulement si on partage le prix du taxi, mais ça pourrait être mal interprété...
Donc je me tais et je regarde, j'écoute, je m'emplis de la neutralité axiologique chère aux sociologues et autres anthropologues. Je constate, je vis.
Il y a une différence que j'ai notée c'est le rapport prof/étudiants. Ici cela correspond plus à ce que je m'imagine qu'était la fac après 68. Les profs sont tous très détendus, très accessibles, les cours sont toujours plein de discutions et assez peu magistraux. Mon prof de socio de la culture nous à par exemple invité à déjeuner après le dernier cours du semestre. Je trouve ça terrible, surtout que c'est bien fait, ça ne change pas la notation ou des trucs du genre et ça ne vide absolument pas le cour de son contenu.
C'est très bizard cette impression, cela fait plusieurs fois que sous certains aspect le Costa Rica me fais penser à une France en plus jeune, ou peut être à ce que je m'imagine que la France était avant. Genre l'éducation qu'on avait avant, les mouvement sociaux, le rapport au référendum, totalement nouveau ici... On n'a rien à leur apprendre, à part peut être l'amour de la police, l'applaudissement de matraquage d'étudiant, les manifestations anti-manifestation, la manipulation de concepts afin d'inversions théoriques comme le célèbre "gréviste = égoïstes" très en vogue de nos jours.
Cliquez ici puis sur l'image pour voir la vidéo.
Désolé j'ai pas pu me retenir... encore une fois je tombe des nues (comme la sorcière qui volait sur son balais) on nous en avait parler en cours, que théoriquement des mouvements sociaux pouvaient être des mouvements de soutient au pouvoir mais chaque fois en précisant que c'était du concept et hop, la droite l'a fait. Ils sont vraiment fort ces libéraux. Si ça ce trouve c'est les gauchos (la vache, mon correcteur d'orthographe ne souligne même pas en rouge le terme gaucho par contre droitiste si...) qui leur ont donner l'idée. Les droitos n'ont pas le sens de l'humour. Haaaa liberté chérie, si tu savais ce qu'on fait en ton nom.(c'est bien pathétique ça non?)
trêve de bavardage, cessons là ce doux et insignifiant babil, c'est l'heure de jouer du saxo.
Bisous les gars, bisous les meufs, portez vous bien. vivez bien, ne blâmez pas l'égoïste gréviste, ne fermez pas les yeux, ne baissez pas les bras, levez les genoux levez le coude, vivez, profitez, amusez vous, on en chiera quand on rentrera pour ceux qui sont parti, ce sera pire plus tard pour ceux qui sont resté.
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Listening to: Les Têtes Raides - L'amour tombe des nues
jeudi 22 novembre 2007
Un déjeuner au "tourne dos"
12h30, les horaires du fonctionnariat français sont formels : je suis en pause ! La pause déjeuner… Je passe par le bureau d’Estelle, dans le
même couloir, et on se dirige vers la sortie. Finis les ragots de couloir et évocations de papiers administratifs, je quitte le territoire français, après avoir laissé mon badge au poste de sécurité auprès des flics français et salué les gardiens camerounais de la « DAK », société qui emploie pas mal de monde dans les rues de Yaoundé (pour des modiques sommes… souvenez vous de mon ami Sébastien ! 70 euros par mois, 72h/ semaine…)
Je rentre sur le territoire camerounais : les taxis filent et nous proposent de monter (traduisez : nous klaxonnent), les vendeurs ambulants défilent, les bars tournent au son du coupé-décalé ou du bikutsi. Nous descendons la rue du quartier Olezoa jusque cette terrasse de café. Terre battue, tables et bancs en bois, parasols troués.
Je passe devant la « braiseuse » de poisson et me poste devant les gamelles de « Mbombo » (Grand-mère) qui arrive. Elle les soulève une à une : « Y’a le Ndollé, le poulet, le poisson sauce gombo.
- et avec ?
- Avec y’a les plantains, le riz, le manioc ; me répond-elle ».
Quand le menu ne me va pas, je prends un poisson braisé, avec un « bâton » (de manioc) ou des plantains frites.
Les têtes y sont toujours les mêmes. Il y a Serge (prononcez : Sège), le serveur du bar, la « call-boxeuse » (de call-box, qui désigne la location de portable dans la rue, pour en général
Ces endroits, il y en a plein à Yaoundé. On les appelle les « tourne dos », car les gens qui veulent conserver leur image de marque (de personnages friqués) ont honte de s’y rendre et se tournent donc le dos.
Celui-là, c’est un peu le mien. Mon « tourne-dos »… dont je n’ai pas honte du tout ! Mon escale, avant de reprendre un billet pour
28h...
en fait j'étais en vacances.
peut être que je vous raconterais mes vacances, mais j'ai un peu peur d'embêter tout le monde : la séance diapo de vacances, sans diapo, c'est carrément chiant non?
pourtant mes vacances étaient chouettes. l'Inde est belle. plus je la connais, plus je l'aime. amour tumultueux, mais passionné...
ce soir je raconterai juste mon voyage de retour. c'est toujours triste les retours de vacances. mais ici c'est tout aussi inoubliable.
28h. 28h de bus. c'est ce que la demoiselle confortablement enfoncée dans son fauteuil nous annonce.
Jodhpur - Pune. 28h donc.
28h c'et très long, à l'échelle de ma petite vie. c'est encore plus long lorsqu'on connait le confort des bus indiens. je garde moi même un souvenir ému du dernier bus que j'ai pris, et qui, privé de tout système d'amortisseurs depuis sans doute de longues années, m'a littéralement propulsée 3, 4fois contre le plafond...
il faut savoir qu'un bus indien reproduit sur une petite échelle les mêmes problèmes de surpopulation que le sous continent qui m'acceuille... le problème est simple : comment faire tenir le plus de monde possible dans un minimum d'espace? comme toujours les indiens sont pleins de ressources. premiers étages : sièges classiques. par dessus une couche de "sleepers", en gros des couchettes. ensuite remplir la cabine du chauffeur. encore 7,8 personnes. reste le couloir. et en route...
plus de couchettes, donc un siège pour nous. après avoir pris notre repas sur ce qui peut être considérée comme l'équivalent d'une aire d'autoroute (mais plus je repense à l'odeur des toilettes et à la bouille infame que j'ai mangée, plus la comparaison me parait faussée..), la nuit tombe. je m'endors, roulée en boule sur mon siège dans ma couverture. de longues nuits de bus m'ont appris à me plier pour dormir sans souci.
il n'empêche se réveiller dans un bus ou la communication est relativement difficile, mais ou tout le monde me scrute depuis le début du voyage donne une drôle d'impression...
pause petit dej : chai, chapati, pour changer (impossible de franchir l'étape petit déjeuner indien, je n'éprouve aucune envie d'aller me nettoyer l'haleine avec un énorme piment)
retour dans le bus, une petite vieille a pris ma place pour la pause. elle a passé la nuit dans le cabine et est super embêtée que je la trouve la.. en fait le bus indien reproduit aussi le système de hiérarchie indienne, d'ou de sa part une transgression remarquée...
moi la hiérarchie indienne me court franchement sur le système, et chez moi on laisse sa place au vieille dans le bus. alors t'en fais pas bahi, c'est à mon tour d'aller dans la cabine.
caprice de touriste ou véritable révolution sociale?
en tout cas je crée l'évènement.. un indien traduit dans un anglais aproximatif toutes les questions de ceux qui m'entourent : mon âge, ce que je fais ici, d'ou je viens (question rituelle..) si je suis mariée, et est ce que j'aime l'Inde? ("1st time in India? enjoy it? good indian people?")
tout le monde est d'abord très intimidé, puis on se détend, et le chauffeur finit par insister pour que je fume ses bidis (un peu dur au matin, mais difficile de refuser)
d'ailleurs le chauffeur est très beau. le visage tout ridé, le corps des indiens qui ont travaillé dur toute leur vie, sans superflu, et une voix énorme, d'ogre genil, qui hurle à chaque arrêt : "bombay, bombay, Poona.."
PS : petit post scritum, en réponse à un post de Vivien...
alors non l'entraide n'est pas une caractéristique des pays du "tiers monde".
les indiens adorent me voir galérer sans bouger le petit doigt. imaginez la scène, au bord du trottoir, des ribambelles d'indiens se réjouissent du spectacle de la blanche, qui s'énerve, s'agace, et au choix se casse la gueule, se fait arnaquer, tombe en panne...
et même entre indiens, l'entraide est loin d'être automatique : la encore, on aidera que celui de son groupe, de sa communauté, de sa caste. Les indiens sont toujours très durs entre eux. les relation sociales reposent plus sur le principe d'écraser plus petit que soi. et aujourd'hui ou l'écart se creuse, le résultat est assez terrible...
par contre oui, l'intolérance est universelle. en Inde, les principales "victimes" (mais la situation est souvent plus ambigue) sont les musulmans. il faut quand même savoir qu'en Inde en 2002 se sont produites des émeutes anti musulmans, qui ont fait des milliers de morts. la liste des atrocités est à faire frémir, notamment sur les femmes. la façon la plus simple de déshonorer son ennemi et quand même souvet de se prendre à sa femme, ou à son fils.
ces massacres ont été orchestrés par le BJP, parti hindou nationaliste. il rêve de nation pure, sans musulman, sans sikhs, sans chrétiens, etc...
malheureusement le BJP est plus qu'un petit parti extrémiste. c'est le parti favori des classes moyennes montantes, et le deuxième parti en terme d'influence et de sièges après le Congrès. éspèront que la réthorique soit creuse et se brise au contact du pouvoir, sinon la plus grande démocratie du monde sera gouvernée par des fanatiques hindous.
en attendant, l'Inde est belle, pauvre et mouvementée...
hâte de repartir en vacances.
mercredi 14 novembre 2007
Ca se passe comme ça en Argentina
Au bout de quatres mois de vie argentine, j'ai commencé à entrer dans une petite routine bien tranquille tout sauf désagréable. Je vais vous condenser les choses en une journée type.
Je me lève tard en général, j'ai toujours pas réussi à changer cette mauvaise habitude et les horaires de mon stage me le permettent (Si Evelyne D. ...). Donc je me lève en général la tête dans le pâté vers 10h et demi, merde, je suis à la bourre. Je me lave, m'habille rapido et sort de chez moi en quartième vitesse. Coup d'oeuil à ma montre, bon, si le bus arrive vite je réussirais à être à Chilavert avant 11heures. Comme en ce mmt c'est péroide d'exam, je suis casi la plus dispo alors je me cogne pas mal de matins. Mais j'aime bien. Je me retrouve donc dans la petite rue Mendez de Andes, le soleil est déjà haut, la jupe et le débardeur sont de rigueur. Je salue le vieux tout sale qui est toujours sur le pas de sa porte, juste devant une énorme machine que j'ai pas encore identifié et sur laquelle je l'ai jamais vu travailler. Il me rend mon Hola! par un grand sourire édenté et un Hola hermosita. [Un ami Yanki m'a demandé un jour comment ça se disait "fleurter" en castillan, il endentais par là, faire des compliments à une fille, comment ça va ma belle, tu es merveilleuse...Je lui ai dit que y avait pas de traduction, que tout le monde ici fait ça avec presque n'importe quelle fille, j'ai malheureusement appris qq jours plus tard l'existance du verbe spanglish flirtear mais qui, il faut l'avouer, veut dire un peu plus que le chaste mot anglais et n'est presque pas utilisé.] Dans la rue Roja (première droite) je me croirais dans une petite ville méditerrannéenne. Petits commerces, pleins d'arbres, les légumes qui sortent des devantures, c'est assez calme, les gens sont tranquiles, on peut traverser la route sans trop faire attention aux feux. Je salue le kiosquero (sorte d'arabe en plus moderne et sans alcool), Hola Francia! Quand j'ai le temps je passe m'acheter des facturas a la petite panaderia. Ma boulangère m'indique la température, me demande quel temps il fait à Paris et me dis combien il y a eu de suicide sur la voie de chemin de fer depuis la dernière fois que je suis venue. Elle m'a appris l'autre jour qu'il y avait moins de suicide depuis qu'ils donnaient 3 mois de congés au type qui t'indique quand tu peux passer ou non (et donc qui est au premier rang quand un gars se jette sous les rails) parce que quand ceuli-ci voit un mec qui veux je jeter au lieu de lui dire des banalités type "fais pas le con, la vie vaut le coup mon gars" il lui dit "vas y mon gars moi j'ai trois mois de congés payés après" et le gars en général, ben ca lui coupe l'envie.
Bref, je passe la voie et là, un autre monde s'ouvre à moi, j'arrive dans une dans plus grandes villes d'amérique latine. Le va et viens des colectivos est incessant, les voitures klaxonnent au feu rouge ou au passage d'une fille, l'odeur qui sort des échoppes de fromage et de saussisson est à peine respirable et manque de me faire tourner de l'oeuil. Il faut bien regarder où on marche pour pas tomber dans les nombreuses ornières des trottoirs (je vous raconte pas quand il pleut!). Primera Junta est d'un point de vue géographique une plateforme multimodale impressionnante: terminus de la ligne A du Subte (l'argentine est un des rare pays ou on ne parle pas de métro), station de train, pas moins à mon avis de 50 arrêt de bus, ajouter à cela des centaines de voitures, de piétons et qq rares vélos. C'est un joyeux bordel qui réveille. Je me cole dans la file, cherche ma monnaie. Avoir au minimum 80 centavos en monnaie est vital à Buenos Aires, sinon tu peux pas te payer le bus où tout fonctionne avec des machines automatiques. C'est donc un combat de tous les jours parce que tout le monde la garde jalousement. Comme je l'ai déjà dit oh comble du luxe, je n'ai qu'environ 20 minutes de bus quand la pluspart des argentins ont environ 1 heure 30 et en plus j'ai la chance la pluspart du temps d'avoir une place assise.
Arrivée à Chilavert, je passe saluer les compañeros dans l'atelier: Hola muñequita (poupée), Hola Paolina, como andas? (comment tu marches?), mais mon préféré reste celui de Candido: Hola compañera, camarada, coreligionaria pero mas que todo amiga! (salut compagnonne, camarade, coreligionnaire mais plus que tout amie!). Ensuite je vais préparer l'eau du maté. Je chek mes mails, file qq coup de main, vais payer les factures. Ici tout se paye cash au Rapid Pago du coins, la plus part des gens et des entreprises (surtout si elles sont récupérées) n'ont pas de compte à la banque ou alors avec des planchers très bas. Le coralito ne date que de 6 ans! Au fur et a mesure d'autres volontaires arrivent ainsi que des militants et autres gens interréssées par la thématique, on discute, on échange, c'est une sorte de forum social de tous les jours. Comment ca se passe chez toi, moi je veux lancer une revue, dans la radio communautaire ou j'ai travaillé, j'aime beaucoup ton pays, ce que dit Deuleuze (pronocé déouléouse), Bourdieu (bourriou) ou Dérrida est passionnant, en tant que française t'en pense quoi? (faut absolument que je me mette à les lire!)...C'est vraiment enrichissant. En ce mmt je demande des conseils à tous ceux que je croise pour réaliser mes entretiens pour ma recherche. Puis repas de midi, tous ensemble, il m'arrive d'être la seule fille, mais ca ne m'intimide plus. A ma droite on discute match de foot et à ma gauche Placido me charrie avec des blagues en lunfardo, patois local que j'ai bien du mal à comprendre. Et puis après lavage des couverts et assiette respectifs tous le monde retourne au boulot.
Parfois y a des groupes d'étudiants qui viennent visiter et se faire raconter l'histoire de Chilavert. Dans ces cas la, on ferme les portes de l'atelier et moi ou un autre volontaire commence à expliquer les grandes lignes, c'est quoi une entreprise récupérée, c'est quoi l'autogestion, le carde légal et politique. On répond aux questions. Puis on les fait rentrer dans l'atelier et on leur présente les gens, comment on imprime un livre, quelles sont les machines que voulais revendre frauduleusement l'ancen patron et desquelles tout est parti...(je vous raconterai tout ca plus en détail dans un prochain mail). Et puis si ils ont le temps, on laisse le groupe aux mains de Candido, de Fermin ou de Placido qui raconte leur propre histoire, comment ils ont vécu ca de l'interieur. Moi, même si cette histoire je l'ai entendu des miliers de fois maintenant, je reste toujours pour écouter, y a toujours un truc nouveau qui sort et ca me fout toujours autant la chair de poule de l'entendre. Puis je retourne a mes occupations, entrer les livres et revue dans la base de données, transmettre les mails importants, faire du maté, traduire quelques textes en francais ou en castillan (j'ai toujours un peu de mal), discuter, échanger des avis. Le tout jusqu'a 6 heures. On range, on ferme le local (on c'est fait piqué 13 livres le mois dernier alors malheureusement maintenant on ferme à clé) et je fait un tour dans l'atelier pour dire au revoir et à demain à tout le monde. Les gars finissent en général vers 6h 30, 7 heures, voir plus tard, ca depend du boulot qu'il y a.
Après soit je passe chez moi rapidement déposer mes affaires soit je part direct au cours de francais que je donne. Je viens de commencer, je coute 15 pesos par personne l'heure et demi (c'est des groupe de 2) soit un peu plus de 6 euros. Pour l'instant j'ai que deux groupes mais j'ai d'autres propositions. Ma patience me surprend! J'essaie d'enseigner le plus simplement possible pour que mes élèves partent pas en courant en voyant les règles d'orthographe ou la pronociation (le "on", le "un" et le "r" étant les sons les plus difficiles pour eux). J'ai pas encore osé leur apprendre les verbes irréguliers mais il va bien falloir en passer par la.
Si c'est pas un jour de cours, y a toujours un débat ou un atelier interressant, celui de demain c'est "différents points de vues sur la révolution russe" avec en guest star Frank Mintz présenté comme suit:" militant anarcho syndicaliste de la Confédération Nationale du Travail française et chercheur spécialisé dans les mouvements sociaux autogérés et libertaires.", Vendredi atelier débat sur les modes d'oranisation horizontaux dans les luttes sociales. Sinon je vais voir des docu militants à la fac ou au BAUEN. Quand rien de tout ca n'est prévu, je passe en général au BAUEN pour discuter avec Rodolfo ou Juan de la situation de l'hotel, qui est un de mes sujet d'étude. La semaine dernière, je me suis d'ailleurs lancée, j'ai commencé mes entretients avec des associés. Fernando, un autre volontaire du centre de doc c'etait foutu de moi, parce que j'allais faire un entretiens à 11 heure du soir avec le p'tit jeune du bar. "Dans quelle chambre du BAUEN tu le fais ton entretient?" J'avais un peu la pression donc quand je suis arrivée mais tout c'est bien passé. Et rassurez vous l'heure tardive s'explique par le fait que je dois me plier aux horaires de travail.
Enfin je rentre chez moi tranquillou manger avec mes colocs suisses, faire un tour sur internet, transcrire mes entretients (déjà qu'en français ca prend du temps, je pense que vous pouvez imaginer en castillan) et regarder un film à la télé. Si une soirée est prévue, on sort en général vers minuit car ici rien ne commence avant 2 heures du mat' et les soirées se prolongent en général jusqu'a 6 heures du matin. La dernière fois, je suis allé à un anniversaire au BAUEN, le lever de soleil sur Bs As et le Rio de la plata vu depuis le 19ème étage d'un des batiments les plus grand de la ville, c'était magnifique!
Voilà, c'etait mon quotidien à Buenos Aires.
Je vous embrasse tous. La suite au prochain épisode.
Pauline.
samedi 10 novembre 2007
Lettres et Socio
Je suis arrivée il y a trois mois presque jour pour jour en Lituanie. Le premier truc qui m’a fait bizarre c’est que les gens ne se font pas la bise, ni ne se serrent la main. Puis j’ai pris un bus plutôt « normal », me suis arrêtée à un stop dont je n’ai pas compris le nom, mais rien d’anormal j’étais « abroad »…
A l’extérieur tout était gris, les rues plutôt défoncées, ma valise dont les roulettes n’étaient pas de grandes qualité en a souffert. Mais j’avoue que c’était le cadet de mes soucis. J’étais loin avec des gens que je ne connaissais pas et qui m’emmenaient je ne sais où. La fille qui m’a accueillie avec son copain n’était pas une lituanienne type, j‘ai eu la surprise après.
Mais dès le départ j’ai commencer un décompte des différences. Stupide vous allez me dire, mais pas tant que cela quand vous êtes dans un pays qui paraît si « semblable » à la France. Certes la Lituanie n’est pas l’exemple de l’exotisme, mais finalement ça l’est pour moi. Un exotisme si particulier…
J’ai commencé avec les supermarchés où vous ne pouvez trouver de produits français pas « hors de prix » (je parle de prix lituaniens, c’est à dire 5 euros)…et encore ce ne sont pas disons les produits français types…du genre ici, le jambon ils ne connaissent pas, ou les lardons et le gruyère…et oui, je me suis retrouvée sans mes produits de base. (Sourire)
Il y a ensuite eu la langue qui pendant mes cours s’est encore plus imposée. Les différences d’origines, de sonorités, de prononciations. Une horreur pour une française qui ne parle pas déjà anglais.
Après il y a eu le « kitch lituanien », les mariages en couleurs flashy à Trakaï (qui est un château sur une île comme dans les contes de fées), les filles qui semblent toujours parfaites sorties des magazines blondes ou brunes aux yeux bleus, l’humour toujours très prude, les gens très froid, le silence et la retenue de mise. Toujours entre un excès dans le cliché et une retenue très prononcée dans le naturel. Jamais personne ne quittera sa place quand un sans abris va s’asseoir à côté d’il ou d’elle. On ne montre pas vraiment son inconfort.
Mes je ne sais pas mes yeux avaient du mal à voir, à distinguer les différences.
Il y a ensuite eu l’université. Les cours, le fonctionnement, le fait que les étudiants paient tout : photocopies, impressions…et qu’enfin j’ai vu que les filles dans les clubs et celles qui étudient ne sont pas les mêmes. Et il y a les mentors qui sont majoritairement des filles parce qu’elles veulent se trouver un mec étranger. Bien à tomber les lituaniens n’aiment pas les filles étrangères (bon j’ai réussi à en embrasser un pas trop mal, ok les lituaniens sont des mecs comme les autres).
Après il y a eu le « dormitory »…Rencontrer des gens de toute l’Europe, voir les différentes manières de draguer. Un polonais n’est pas comme un autrichien qui n’est pas comme un français.
Puis j’ai choisi ce cours de « socio-cultural studies in lituanian context ». Comment voir les différences entre les différences culture : En les étudiant bien sûr.
J’ai vécu dans ce cours mes plus grands moment de prise de conscience, je crois. Comprendre que malgré le peu de différences que je voyais j’avais eu un choc culturel. Vous pouvez vous foutre de moi parce que la Lituanie c’est ni l’Afrique, ni l’Inde, ni l’Amérique du Sud ou centrale…
Enfin, on s’en fout et je suis sûre que vous ne pensez pas ça, juste un stupide moyen de me convaincre que je ne suis pas stupide.
Bref j’ai appris plein de choses sur les us et coutumes lituaniennes.
Et il y a eu ce cours où on a abordé l’occupation par l’URSS, alors ils ont commencé à parler du fait que les professeurs d’histoire ne parlent jamais réellement de cette période, qu’il n’en est pas réellement question dans les livres d’Histoire, et qu’on renvoie la plupart du temps les lycéens et étudiants vers certains bouquins peu nombreux aussi à propos de l’occupation.
Etant l’unique représentante de l’Europe de l’Ouest, j’ai juste réagi comme une conne : « vous n’avez pas de cours sur l’Occupation par l’URSS ? Vous n’avez pas pleins de bouquins à ce propos ? » Ok j’étais une extra terrestre. C’est un peu la même au « dorm’ » quand ils parlent de dessins animés russes, ou du premier mac Donald, le souvenir que ça leur a laissé…
Je me sens pour la première fois une fille de l’Ouest, et française, surtout quand ils parlent de l’Union Européenne, comme la meilleure chose qui ait pu leur arriver. Nous qui avons dit « non ». (je ne juge absolument pas ce qui s’est passé et la décision française)
Il y a eu aussi les élections polonaises. Première fois que je me suis sentie européenne et ravie qu’une droite gagne (mais ils n’avaient pas trop de choix et elle est assez modérée). Imaginez vingt polonais devant un PC attendre minuit pour voir enfin les résultats, patienter comme ils peuvent, tourner en rond, puis les cris, la vodka, les gens qui n’y croient pas. Tout le monde dans une folie non ordinaire.
Tout le monde en parlait en cours, dans mon cours de « Central and Eastern Europe political system » le prof’ qui est un conseiller du « Prime Minister » de Lituanie, nous a fait son petit speech sur les relations entre la Pologne et la Lituanie, mais aussi et surtout avec l’UE, parce que dans ce cours on parle majoritairement de l’UE.
Ca aussi, ça m’a surprise, nous qui n’avons que notre cours pourri d’Institutions Européennes. Ici, ils s’en foutent des institutions et de comment ça marche (mon prof ne savez pas expliquer les représentations des partis au Parlement européen et les jeux de pouvoir). Mais ce n’est pas important je le répète.
Après je suis allée à Riga (après Minsk, mais Minsk fut une autre histoire).
Riga est une vraie capitale avec des bâtiments tous hauts et ouvragés. La Lituanie tout est ras du plancher, on ne se sent jamais vraiment dépassée, c’est si compact que rien ne fait peur. Vilnius est pour moi la ville la plus inoffensive que je connaisse. C’est une ville facile (parallèle avec fille facile), on en voit facilement les beautés, on est facilement impressionné, des milliers d’églises, un fleuve, une rivière, 4 rues principales, plein de petites boutiques…une nouvelle ville touristique. Pas une capitale. Et puis Vilnius est si italienne comparée à Riga plus slave et massive. Vilnius c’est une femme qui a été aimée par pleins d’italiens qui ont tentés de la changer, de l’embellir, de lui offrir des bijoux. Vilnius n’est pas comme Riga, la russe scandinave aux cheveux blond immenses qui vous envahissent…
Donc après Riga j’ai vu Vilnius différemment…
Il y avait Minsk avant, qui est le Vilnius d’il y a 20 ans. Minsk c’est des rues immenses comme des autoroutes, les monuments immenses, tout est récent, même si c’est en sal état, même les 10 maisons qui servent de vieille ville ont moins de 100 ans…
Minsk c’est des policiers partout qui te disent « No photo », « Stop ». Des tonnes de militaires, des drapeaux russes et biélorusses à tous les coins de rue. Ce sont des gens qui ne parlent pas un mot d’anglais. Je ne sais pas très bien c’était assez étrange parce que pour le coup pas besoin de chercher les différences, c‘était évident. La première télé qu’on a vu passait des images de Poutine.
Et puis on a rencontré cette fille qui vient de finir l’IEP en fifa qui est allemande et qui est dans ce cours de « political system ». Son mari est biélorusse, et elle nous a expliqué la vie en Biélorussie, comment ils voient la place de la femme, comment se faire des amis, la peur, pas d’internet pas cher et qui fonctionne bien, de libertés, le fait qu’elle prend des cours à Vilnius juste comme une bouffée d’oxygène, qu’il n’y a pas d’issu…
Enfin « a good talk » comme on dit en anglais.
Voilà, maintenant j’essaie plus de comprendre la Lituanie que de comprendre à quel point c’est différent car ça l’est je n’ai pas à avoir peur. Avec le temps les regards grandissent. Je pratique mon regard sur Vilnius qui grandit…Nouveauté, les télévisions publicitaires dans les trolley-bus. Vilnius se vend (se modernise ? je ne suis vraiment pas sûre) et je regarde, aux aguets…
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Listening to: Les Têtes Raides - Lové-moi
jeudi 8 novembre 2007
Je boucle la boucle
La route et le centre village.
Des chiottes au bord de la route
Une station essence (ou d'essence?-ceci est une question sur l'orthographe, pas une tournure d'esprit-)
Hé oui! y'a des talents qu'on a pas...
Et la route se perd à nouveau...