Le camping

Je suis au camping.
Ici, le pays est si plat que le ciel paraît immense,
Et dans le ciel, des peintures de nuages,
La pluie qui passe, et qui s’en va.
Le camping est très isolé, mais on peut y trouver ce dont on a besoin, car on n’a pas besoin de plus,
Sinon, il faut aller au village suivant, ou attendre le prochain jour de marché.
Ici, les gens ne sont pas pressés, ils savent qu’il y aura un autre jour : demain,
Ils sont sympathiques et chaleureux, et ils ne se soucient guère de l’argent,
Ils sont un peu curieux, mais au final ils se moquent bien de tout.
Certains tiennent un stand de nourriture, mais lorsque l’on s’approche,
On dirait qu’ils se demandent bien ce qu’on vient y faire.
Au camping, j’ai une belle chambre peinte en bleu, et des draps vert pommes,
J’ai un bac à eau pour me laver, et un rouleau de papier pour les toilettes,
Et j’ai des voisins, que j’intéresse autant qu’ils m’intéressent.
Au camping il n’y a qu’une route, mais des centaines de chemins,
Tout est calme, silencieux, comme si il n’y avait rien d’autre sur Terre, que le camping.
Pour atteindre le camping, il faut escalader une montagne, et la redescendre,
Il faut traverser une rivière, ou bien un lac, on ne sait pas trop, où poussent des arbres morts,
Et ensuite il faut aller loin, loin, jusqu’à l’horizon, au bout de la route,
Et on trouve le camping.
La route continue, mais on ne sait pas où, et on ne sait plus d’où elle vient.
Au camping, on se déplace à bicyclette, ou à motocyclette,
Ou alors on la répare, sa bicyclette, ou sa motocyclette.
Au camping, chacun a son propre espace,
Mais il est partagé par le regard et le passage de tous.
Au camping, on y est tous allé,
Mais celui-ci est là toute l’année.